Il y a quelques semaines, la revue scientifique américaine Nano a publié un article sur ce qui pourrait s’avérer être une petite révolution dans les années à venir. En effet, d’après une étude conjointement menée par des chercheurs des universités de Shandong (Chine), de Californie, de Riverside (États-Unis) et du Lawrence Berkeley National Laboratory (États-Unis), nous pourrions bientôt disposer d’un format de papier réutilisable près de 80 fois. Ce serait dès lors une innovation majeure pour le monde de l’imprimerie ainsi que pour l’écologie puisque cela freinerait considérablement la déforestation, l’un des problèmes écologiques majeurs d’aujourd’hui. Alors penchons-nous un peu plus sur cette découverte qui pourrait révolutionner notre avenir.
Une technologie innovante
Les chercheurs ont travaillé autour d’un phénomène chimique pour mettre au point leur procédé. En effet, ils se sont appuyés sur deux types de nanoparticules qu’ils ont disposées sur une feuille de papier : des nanoparticules à base de bleu de Prusse et des nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2). Quand ces deux couches de nanoparticules sont exposées à des rayons ultraviolets durant quelques instants, le dioxyde de titane est attiré par le bleu de Prusse. Le bleu vire alors au blanc. Si l’on veut écrire sur ce papier, il suffit d’écrire avec un faisceau de lumière, un laser par exemple, pour dessiner les lettres sur le fond bleu. Si l’on veut un papier blanc avec un fond bleu, il faut faire l’inverse et exposer à la lumière tout le papier sauf les zones correspondant au texte.
Une avancée technologique et écologique
Ce procédé a la particularité de s’auto-effacer au bout de cinq jours ou bien instantanément s’il est chauffé à 120 °C, il est alors réutilisable jusqu’à 80 fois. Un papier qui s’efface tout seul, quel intérêt ? Nombreux sont les papiers que l’on utilise puis que l’on jette dans la foulée : brouillons, listes de courses, publicités, journaux etc… Tout cela représente un énorme gâchis auquel cette invention pourrait mettre fin. Ce n’est pas seulement une avancée technologique mais aussi une avancée écologique qui a pour but de réduire la production de papier.
Une technologie encore loin d’être commercialisée
Si la technologie est ambitieuse, elle n’est pas forcément coûteuse. Les matériaux ne sont pas chers, ce qui devrait entrainer un coût de production assez faible, de quoi même peut être pouvoir concurrencer le papier classique. Néanmoins les chercheurs travaillent encore sur un moyen de démocratiser le procédé pour le produire à grand échelle et cela peut encore prendre beaucoup de temps. Pour l’instant, la démarche écologique des fabricants se limite à quelques initiatives des fabricants comme des kits de remplissage chez Epson ou la récupération des cartouches usagées chez Lexmark notamment. Le site d’impression Inkadoo sur sa page Lexmark indique de plus que la marque conçoit ses produits de manière à ce qu’ils aient un impact réduit sur l’environnement, grâce notamment à une consommation en énergie moins gourmande
La possibilité de réutiliser le papier à de nombreuses reprises est une annonce qui pourrait s’avérer révolutionnaire. C’est un procédé chimique simple qui pourrait marquer un tournant pour l’imprimerie, car il permettrait de réduire considérablement la production de papier. Néanmoins, une commercialisation à grande échelle n’est pas encore à l’ordre du jour, alors en attendant, utilisez du papier recyclé !