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Vers la généralisation de la pub sur les trottoirs

Dans une société urbanisée, les populations s’entassent dans les agglomérations. En centre-ville ou près des commodités, un même trottoir peut être arpenté par des dizaines de milliers de personnes en l’espace de quelques jours. C’est donc un champ d’activité immense pour les entreprises qui ont des produits à faire connaître et à vendre. La start-up française Biodegr’AD a donc décidé de se lancer sur ce segment publicitaire encore inculte.

De la pub responsable dans les rues : une idée innovante

D’une manière générale, si les tags sont nombreux, les riverains ne les apprécient que peu en France. Pareillement, les slogans incendiaires ou injurieux inscrits au sol ne plaisent pas. Sans parler de la surabondance d’affiches publicitaires sauvages ou légales, parfois lumineuses, le long des voies… Pourtant, dans ce marché qui semblait saturé, un créneau d’avenir devait encore être investi : le trottoir !

À Lyon, la jeune entreprise Biodegr’AD a fait de son nom même tout un programme. On y devine l’anglais ad pour « pub », mais aussi le français biodégradable pour insister sur la conformité de ce projet entrepreneurial avec le développement durable.

Son concept consiste à faire apparaître sur les trottoirs des villes de l’Hexagone et d’ailleurs des publicités éco-responsables. Le caractère insolite de ce procédé publicitaire devrait en assurer l’efficacité, et donc le prix important. En outre, sa compatibilité écologique le fait voir d’un bon œil par les passants. C’est exactement ce qu’il faut pour concocter une campagne de pub efficiente ! La preuve par l’exemple :

Un décret du 24 décembre 2017 a autorisé l’expérimentation des publicités de ce nouveau genre. Jusque-là, l’ornementation des chaussées ou trottoirs était normalement interdite. C’est une consécration pour Biodegr’AD et une première étape vers la conquête d’un marché au potentiel incommensurable.

Biodegr’AD et son potentiel

L’idée folle de Biodegr’AD a été lancée par trois étudiants. Ceux-ci, avides d’entreprendre, ont monté ensemble ce projet depuis la capitale des Gaules (siège social dans le 6e arrondissement). Ces trois compères ne sont autres qu’Émeric Mouillot (étudiant en art graphique), Tanguy Bard de Coutance (gestion) et Guillaume Pâris de Bollardière (école de commerce). Leurs profils respectifs se complètent à merveille.

Pour ces amoureux du tag et du street-art, tout a commencé en 2012 : il aura donc fallu cinq années pour passer au stade de la légalité pleine et entière. Oui, car depuis le 24 décembre 2017, un décret autorise pour Nantes, Bordeaux et Lyon l’expérimentation de leurs graffitis publicitaires effaçables. Mais ces derniers, biodégradables, avaient déjà été testés dans les rues de Paris. C’était cependant illégal, malgré la tolérance des autorités. D’ailleurs, ces tags biodégradables ont déjà séduit la SNCF, Air France, les Apprentis d’Auteuil, Sushi Shop, ERDF, KIA, Nespresso, plusieurs collectivités territoriales ou encore l’association animalière PETA. Même l’Allemagne et l’Italie ont adopté ce principe publicitaire. De quoi décrocher un prix de l’innovation dès 2014 !

Logo de la start-up Biodegr’AD.

À présent, l’objectif de la start-up lyonnaise est de multiplier ses clients de plus petite taille. Pour cela, elle offre plus de 10 000 emplacements publicitaires de premier choix, c’est-à-dire particulièrement efficaces. Arrêts d’autobus, gares ferroviaires et autres bouches de métro sont très fréquentés, le tout pour un impact commercial accru. Seul bémol : dans certaines communes, les élus grognent contre ce qu’ils considèrent être de la pollution visuelle ! C’est par exemple le cas de la sénatrice Nathalie Delattre en Gironde. Ces publicités se généraliseront-elles malgré tout ?

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