Jean-Charles Naouri, président du groupe de distribution Casino, est en poste depuis 2005. Il a récemment dû faire face à de multiples attaques boursières contre l’entreprise menées par des hedge funds. Une situation qui a nécessité une réaction énergique avec à la fois des annonces business et des réponses juridiques.
Casino « shorté » par d’étranges fonds
Pas moins de dix-huit hedge funds spéculeraient contre l’action Casino, en pariant sur sa baisse. Cette offensive en fait « l’action la plus shortée d’Europe » selon les mots de Jean Charles Naouri. Plusieurs short sellers qui s’en prennent ainsi à Casino présentent un profil économique pour le moins inhabituel. Selon le PDG du groupe, certains ont été créés récemment, d’autres ne font que parier à la baisse sur Casino et l’un de ces fonds n’emploie que cinq personnes.
Jean-Charles Naouri soupçonnerait une tentative de manipulation des marchés sans espoir de réussite pour ses auteurs. Ces derniers misent sur la prétendue faiblesse du groupe et sur son endettement et celui de sa maison-mère Rallye, non soutenable selon eux, et s’appuient sur plusieurs avis d’analystes financiers. Pourtant, Casino bénéficie d’atouts économiques certains.
Des bilans financiers fiables
La situation économique de l’entreprise est bonne, avec un chiffre d’affaires en hausse de 5,4 % au dernier trimestre. En juin, le groupe Casino annonçait un plan pour réduire ses dettes. L’entreprise a commencé par une cession d’actifs (les murs de 55 magasins Monoprix) destinée à rapporter 565 millions d’euros. À cette somme s’ajoutent les 213 millions d’euros rapportés par la vente d’une partie de ses parts dans la société foncière Mercialys. D’autres actifs devraient être cédés courant 2019, pour un total estimé à 1,5 milliard d’euros. Ces objectifs de désendettement sont déjà à moitié atteints. D’autres biens non stratégiques sont par ailleurs mis en vente et les transactions pourraient se concrétiser avant fin 2018. L’optimisme est donc de mise, selon Jean-Charles Naouri.