Le Tribunal de grande instance (TGI) d’Angers a déclaré jeudi illégale l’embauche par le groupe Casino de prestataires externes pour assurer le fonctionnement d’un hypermarché le dimanche après-midi. Une défaite judiciaire technique qui ouvre tout de même la porte à une généralisation des ouvertures le dimanche après-midi dans la grande distribution. Explications.
La société Evènement, prestataire de l’hypermarché Géant-Casino d’Angers, s’est vue notifier jeudi par le TGI d’Angers l’interdiction « d’employer des salariés le dimanche à partir 13 heures dans le Géant Casino d’Angers ». Une interdiction assortie d’une peine d’astreinte de 5 000 euros par infraction constatée.
Depuis fin août, le Géant-Casino d’Angers faisait appel aux services de cette société pour recruter des animateurs chargés d’accompagner et d’informer les clients lors de leur passage en caisse automatique. Un tour de passe-passe qui permettait à l’hypermarché de rester ouvert sans personnel en magasin.
Une astuce jugée illégale par le TGI d’Angers. Cette décision ne devrait toutefois pas remettre en cause la volonté du groupe Casino (mais aussi des tous les autres acteurs du secteur de la grande distribution) d’ouvrir ses supermarchés le dimanche après-midi. Elle pourrait même servir de base à de nouvelles tentatives de contourner la loi sur le repos dominical.
Le TGI d’Angers en effet, dans son jugement, ne condamne ni l’ouverture le dimanche après-midi (qui est donc potentiellement légale), ni l’usage de caisses automatiques sur lequel reposent les ambitions de tous les distributeurs d’ouvrir leurs enseignes le dimanche. Il s’agit donc bel et bien d’une défaite encourageante pour le monde de la distribution.
Du côté du groupe Casino, notamment, on estime que cette décision de justice ne change rien à la donne et que les ouvertures le dimanche après-midi vont continuer à se multiplier au cours des mois à venir. « Avec ou sans animatrices, le dispositif fonctionne. Ces employés n’étaient de toute façon prévus que le temps de lancer le dispositif », a indiqué au Parisien un porte-parole du groupe.
Un monde de la distribution qui n’a de toute façon pas le luxe du choix. Face aux évolutions du marché et des habitudes des consommateurs, de plus en plus enclins au e-commerce, ils sont obligés de se réinventer et d’accroître toujours plus leurs horaires d’ouverture. Il en va de la survie du modèle de la distribution.