En attendant le classement officiel du mois de mars, le magazine Forbes laisse tourner les compteurs et fait part des évolutions mensuelles : Bernard Arnault, PDG du groupe de luxe LVMH, est devenu première fortune mondiale avec 117 milliards de dollars à son actif. Le premier contributeur fiscal et 2e recruteur de France s’est illustré ces dernières années par des acquisitions prestigieuses et une politique RSE avant-gardiste.
Après avoir été classé par le Financial Times comme l’un des quatre Français à avoir façonné la décennie 2010 (aux côtés d’Emmanuel Macron, de Christine Lagarde et de Thomas Piketty) Bernard Arnault est devenu la première fortune mondiale en janvier selon le magazine Forbes. Il détrône Jeff Bezos (Amazon) ainsi que Bill Gates (Microsoft) dans le classement mondial avec une fortune estimée à 117 milliards d’euros.
Originaire de Roubaix, Bernard Arnault rejoint l’entreprise familiale de travaux publics Ferret-Savinel, avant de créer progressivement le géant du luxe. Issu du rapprochement de Moët Hennessy (spécialisé dans les vins et spiritueux) et de Louis Vuitton (maroquinerie de luxe) en 1987, LVMH deviendra 20 ans plus tard, le numéro un mondial, grâce à une stratégie de fusion-acquisition, effectuée notamment entre 1987 et 2000, et à une valorisation d’un patrimoine culturel fondé sur l’artisanat, la création et des savoir-faire séculaires.
Après avoir acquis le joailler américain Tiffany en novembre 2019 pour 16 milliards de dollars, le groupe s’offre Sewelô, un diamant brut de 1.758 carats, découvert au Botswana, via sa marque Louis Vuitton, qui pourrait prochainement conquérir le monde de la haute joaillerie. Autant de « coups de poker » qui illustrent la stratégie de conquête du groupe.
Politique RSE et développement durable
Le groupe réussit dès les années 90 à s’adapter aux préoccupations de ses consommateurs via une politique RSE visionnaire. Bien avant le Fashion Pact, LVMH crée un département dédié aux problématiques environnementales dès 1992, à l’occasion du premier Sommet de la Terre et sous la houlette de Sylvie Bénard. 20 ans plus tard, le programme LIFE (LVMH Initiatives For the Environment) permet de décliner une politique de performance environnementale des produits de luxe consistant en une réduction des différentes sources d’énergie (électricité, eau, etc.), ou encore à une limitation de production de déchets.
S’ensuivront des collaborations audacieuses avec Stella Mc Cartney, figure de proue d’une mode durable, ainsi que la nomination d’Hélène Valade à la Direction Développement Environnement. Cette ancienne directrice du Développement Durable du Groupe SUEZ aura pour mission de « déployer les meilleurs standards dans (les) filières d’approvisionnement, d’améliorer les indicateurs clés de l’efficacité environnementale de tous (les) sites et de faire réduire (les) émissions de CO2 ».