Alors que les incertitudes sur les perspectives d’une deuxième vague de coronavirus en France persistent, assurer la résilience du secteur sanitaire français n’a jamais été aussi nécessaire. Sèche-mains à air pulsé, gels hydroalcooliques, masques… si les entreprises françaises se sont mobilisées dans la lutte contre le coronavirus pour produire l’essentiel, la forte baisse des exportations et la contraction de la consommation réduisent d’autant plus leurs marges de manœuvre. Le Made in France est pourtant une nécessité plébiscitée par les Français.
Les leçons de la crise sanitaire : le Made in France plébiscité par les Français
Selon une étude Ifop parue le 11 mai, jour du déconfinement, les attentes des Français ont profondément évolué durant la crise sanitaire. 92% d’entre eux sont favorables au maintien des habitudes de consommation acquises pendant le confinement en matière de Made in France et de production alimentaire française. Et ils seraient 81% à être prêts à consommer en moins grande quantité pour pouvoir s’acheter un produit français selon un sondage OpinionWay réalisé pour Insign.
Une tendance déjà bien installée, que la crise sanitaire n’a fait qu’accroître. En 2017, toujours selon l’Ifop, 43% des Français affirmaient que le made in France était un critère de choix important et fréquent dans l’achat d’un produit, contre 36% en 2011. 16% affirmaient même que c’était un critère « déterminant », contre seulement 10% en 2011.
La même enquête révélait en outre que la volonté de préserver l’emploi en France était un des critères les plus déterminants du choix du Made in France par le consommateur. C’était le cas pour 93% des personnes interrogées, qui sont également 93% à indiquer que la consommation de produits Made in France était une manière de soutenir les entreprises françaises.
Gels hydroalcooliques, masques, sèche-mains : un tissu industriel mobilisé pour produire l’essentiel pendant la crise sanitaire
Au mois d’avril alors que la France entrait en confinement, des secteurs d’activités entiers ont réorienté leur production pour répondre aux besoins croissants de produits sanitaires dont la demande explosait. Dans les industries textiles, agroalimentaires ou encore cosmétiques, plusieurs sites de production ont été reconvertis pour répondre à ces nouvelles orientations, au point par exemple qu’au mois de mai, les entreprises cosmétiques assuraient près du tiers de la production française de gels hydroalcooliques.
Dans le secteur sanitaire comme par exemple concernant les fabricants de sèche-mains à air pulsé, le confinement a impliqué de poursuivre la production de produits essentiels à la lutte contre le coronavirus – voire de l’augmenter sur certaines lignes de production. Le tout dans des conditions d’activité dégradées et souvent en sous-effectifs pour limiter les risques de contamination par contact sur les sites de production.
La crise sanitaire a révélé que la lutte contre les grandes pandémies implique des capacités de productions locales
Selon une étude menée par le cabinet McKinsey en juillet 2020, les chaînes d’approvisionnement mondiales ont été profondément perturbées pendant la crise sanitaire, en particulier après les fermetures d’usines en Chine au premier semestre de l’année.
Un enjeu que les responsables politiques semblent vouloir prendre en main de façon vigoureuse. Au mois d’avril, la vice-présidence de la Commission européenne Vera Jourova avait dénoncé la « dépendance morbide » de l’Union européenne (UE) vis-à-vis de la Chine et de l’Inde en matière de fournitures médicales. Elle plaidait pour un changement radical pour « produire autant de chose que possible » en UE.
Dans un contexte où la France s’est largement désindustrialisée, l’industrie passant de 24% de part du PIB national en 1980 à 14% en 2007 et ayant perdu plus de 36% de ses effectifs sur la même période, les entreprises en mesure de répondre à des enjeux sanitaires exceptionnels se raréfient dans certains secteurs. C’est le cas par exemple en ce qui concerne les sèche-mains à air pulsé : à date, la France ne possède qu’un seul champion exportateur dans le secteur.
Alors que l’OMS estime que le lavage et le séchage des mains est le premier geste barrière pour lutter contre le coronavirus, l’accès immédiat du marché et des collectivités à des produits tels que les sèche-mains électriques, les masques ou les gels hydroalcooliques, produits en France, est une nécessité impérieuse.