Au fil des confinements et des couvre-feux, de nombreux Français ont repris goût à la cuisine maison. Entre poulets frites au couteau et carrot cakes, ils redécouvrent les produits alimentaires de base et échangent leurs meilleures recettes sur le web. Au pays de la gastronomie, pandémie rime avec bons petits plats et pâtisserie.
+ 30 % d’audience pour Marmiton en 2020
Déjà incontournable avant les confinements pour trouver des recettes, le célèbre site de partage culinaire Marmiton a fait un joli bond en 2020, en rassemblant quelque 25 millions de visiteurs uniques (contre « seulement » 18 ou 19 millions les années précédentes). Les pages les plus visitées ? Sans grande surprise, celles qui livrent les secrets des bonnes crêpes, du moelleux au chocolat, des cookies ou, dans la catégorie plat salé, du gigot d’agneau. Pour faire face à l’inquiétude et à l’incertitude ambiantes, le plaisir et la gourmandise sont de rigueur et sont devenus incontournables. Dans les supermarchés, les rayons dédiés à la farine, à la levure, au sucre en poudre et au chocolat pâtissier ont d’ailleurs connu un franc succès et se sont rapidement vidés. Et l’année 2021 ne devrait rien y changer.
Manger de saison : une tendance qui dure
De plus en plus sensibles aux questions écologiques, les Français sont nombreux à changer leurs habitudes et à associer cuisine maison et produits bio. Et le contexte sanitaire n’a pas freiné la tendance. Oubliant les tomates en hiver, ces « consomm-acteurs »confectionnent des recettes à base d’ingrédients frais et de saison et savent décrypter les labels qui leur garantissent la qualité et l’origine des produits achetés. De plus en plus méfiants face aux additifs alimentaires et aux emballages polluants, plus de 30 % des Français pratiquent aussi l’achat en vrac, utilisant leurs sacs en papier ou leurs contenants maison, réalisés à la main. Un choix que reflète le développement récent des produits au poids dans la grande distribution, y compris dans les enseignes classiques, de Carrefour à Monoprix et d’Auchan à Franprix.
Des loisirs variés entre deux cuissons
Une fois les courses faites et le dîner au four, comment s’occupent les Français faute de pouvoir s’adonner à leurs loisirs habituels ? En période de pandémie, les dérivatifs sont variés :
- Remplaçant les sports en salle, le yoga est de plus en plus pratiqué, tenant lieu de soupape pour gérer l’anxiété.
- Le bricolage a le vent en poupe : obligés de rester chez eux, les Français trouvent enfin le temps de réparer leurs placards ou de fabriquer des étagères « do it yourself ».
- La pratique de la couture a explosé, sortant parfois du cercle privé pour conduire à la création de micro-entreprises spécialisées dans les masques en tissu si demandés.
- Écouter de la musique séduit toujours autant les Français, auxquels elle permet de s’évader un peu, avec la variété française en tête de playlist.
- La lecture n’a pas perdu ses adeptes, bien au contraire. Malgré des librairies longuement fermées, les fans ont pu se procurer les derniers romans feel good de Guillaume Musso et d’Aurélie Valognes ou les intrigues policières de Michel Bussi et s’évader sans bouger.
- Le jeu d’échecs fait son grand retour, en partie grâce au succès de la minisérie américaine Le Jeu de la dame, diffusée sur la plateforme Netflix depuis octobre dernier.
- Certains loisirs en ligne ont gagné du terrain, et parmi eux les casinos virtuels, substituts tout indiqués pour les joueurs invétérés qui ne peuvent plus se déplacer.
Une liste toujours valable une fois le gratin ou le gâteau au four, en attendant de pouvoir retrouver le plaisir d’un déjeuner à la terrasse d’un restaurant – à bonne distance de ses voisins, évidemment.