Avec son Plan Vision 2030, l’Arabie saoudite s’appuie sur le privé pour diversifier son économie et s’émanciper progressivement de ses ressources pétrolières. 12 projets impliquant 8 entreprises ont notamment été lancés mercredi 1er mars dernier dans le cadre de Shareek, le programme visant à renforcer la contribution des grandes entreprises à la durabilité économique saoudienne. Les entreprises investiront 120,23 milliards de riyals saoudiens (29,28 milliards d’euros) pour stimuler la croissance du produit intérieur brut de 466,83 milliards de riyals saoudiens (113,45 milliards d’euros).
En 2021, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane (MBS) a lancé un programme visant à accroître les partenariats entre les secteurs publics et privé et à renforcer la contribution des grandes entreprises à la durabilité économique du royaume.
Nommé Shareek (qui signifie « partenaire » en arabe), ce dispositif s’inscrit dans le Plan Vision 2030 de l’Arabie saoudite consistant à diversifier son économie grâce, entre autres, aux investissements de grands acteurs privés. 28 entreprises sont jusqu’à présent inscrites à Shareek.
La première série de projets intégrés dans le cadre du programme a été lancée mercredi 1er mars 2023, lors d’une cérémonie organisée en présence du prince héritier, de hauts ministres du gouvernement et de chefs d’entreprise. Des accords-cadres pour 12 projets estimés à 192,4 milliards de riyals saoudiens (SR) (46,8 milliards d’euros) ont été signés.
Ces projets impliquent huit entreprises exerçant dans quatre secteurs d’activité. A l’horizon 2030, elles débourseront 120,23 milliards de SR (29,28 milliards d’euros) afin de stimuler 466,83 milliards de SR (113,45 milliards d’euros) en croissance du produit intérieur d’ici 2040, et créer 64 451 emplois.
La compagnie nationale saoudienne d’hydrocarbure Aramco recevra un soutien pour développer cinq des 12 projets. Le premier projet concerne une coentreprise souhaitant rendre le royaume autosuffisant vis-à-vis de son approvisionnement en tôles d’acier dès 2030.
Le deuxième projet compte apporter les services Google Cloud en Arabie saoudite. Il travaillera également à faire du pays une plaque tournante des technologies avancées de cloud computing.
Le programme Shareek aidera aussi un projet de fabrication de moteurs Aramco pour développer un secteur maritime durable et mettre en avant ceux des métaux et des machines.
Parmi les projets figure également celui de fonderie et de forgeage à Ras Al-Khair, qui ambitionne d’améliorer l’intégration des chaînes d’approvisionnement industrielles de l’Arabie saoudite. Enfin, Aramco sera assistée pour lancer Amiral, un projet de complexe pétrochimique contribuant à la localisation de la production chimique.
Le développeur, investisseur et exploitant de centrales de production d’électricité et de production d’eau dessalée ACWA Power pourra quant à lui compter sur Shareek pour construire la plus grande usine d’hydrogène au monde. Ce sixième projet illustre les ambitions de zéro émission nette de l’Arabie saoudite.
De plus, la société minière saoudienne (Saudi arabian mining company) Ma’aden sera épaulée dans le lancement de son projet Phosphate 3 à Wa’ad Al-Shamal. Un projet qui devrait faire du groupe le troisième producteur mondial d’engrais phosphatés d’ici 2019. Le royaume pourra d’ailleurs étendre son positionnement dans la chaîne de valeur agricole internationale et ainsi renforcer la sécurité alimentaire du globe.
Place maintenant à la pétrochimie, avec l’entreprise Saudi Basic Industries Corporation (SABIC) qui va être soutenue dans son projet de développement du premier hub de fabrication de catalyseurs saoudien. Ce programme compte réduire la dépendance de la monarchie vis-à-vis des importations, et consolider son statut d’exportateur
Le 9ème projet est celui du groupe Advanced Petrochimical Company, qui, avec l’assistance de Shareek, va pouvoir rehausser sa production de méthionine, un acide aminé essentiel pour la santé puisqu’il permet de préserver le foie et d’assurer la synthèse des protéines. La méthionine contribue aussi au maintien de taux de cholestérol normaux. Advanced Petrochimical Company sera donc capable d’améliorer la sécurité alimentaire nationale.
De son côté, la société saoudienne de télécommunications va développer un projet de câble de compatibilité électromagnétique (CEM), qui fera de l’Arabie saoudite une plaque tournante numérique et une route fiable pour le trafic de données au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
L’opérateur de réseau mobile Zain Saudi Arabia va quant à lui accélérer sur son projet de centre de données, et soutenir le royaume dans son cap vers une économie numérique performante.
Le 12ème et dernier projet concerne le groupe Bahri. Grâce à Shareek, le poids lourd saoudien de la logistique réhaussera sa capacité de transport d’ammoniac et fournira les premiers services de transport de ce composé chimique dans le pays. L’Arabie saoudite sera ainsi capable de se détacher des navires internationaux et de stimuler son secteur logistique.
« Les projets aideront les huit entreprises à se développer, contribueront à leur compétitivité internationale et auront un fort effet d’entraînement sur l’ensemble des chaînes de valeur », a indiqué lors de la cérémonie le PDG du programme Shareek Abdulaziz Al-Arifi.