Une start-up de Villeurbanne, Deltalys, s’apprête à lancer l’industrialisation de son concept. Ce changement d’échelle est rendu possible grâce à la collaboration de Kem One, un géant de la chimie rhodanienne. C’est l’occasion rêvée de (re)découvrir la filtration améliorée des biogaz que propose la jeune entreprise lyonnaise !

Une méthode inédite pour filtrer du biogaz

D’une façon générale, le filtrage des biogaz (ou gaz de biomasse) se fait aujourd’hui à peu près partout à l’aide de charbons actifs. C’est aussi ce système que l’on trouve, par exemple, pour les particuliers, dans les caves à vin électriques. Là-dessus, la start-up Deltalys vient en agglomération lyonnaise nous proposer quelque chose de nouveau. Il s’agit d’un procédé mis au point il y a quelques petites années grâce à des chercheurs du centre de l’Insa à Lyon. Leur laboratoire est spécialisé en ingénierie de l’environnement, un thème très porteur et vendeur actuellement.

Extrait dune plaquette de la start up Deltalys sur le biogaz Source deltalyscom

Cette nouvelle méthode de filtration du biogaz a fait l’objet de plusieurs brevets. Dans ce système, les charbons actifs sont avantageusement remplacés par des sous-produits de l’industrie et des éléments biosourcés. Le mélange exact utilisé est inconnu du grand public, sa recette étant secrète et jalousement gardée. Le département du Rhône étant l’un des bassins industriels les plus importants de France, il a la chance de pouvoir bénéficier de cette solution est disponible dans les 300 km entourant la capitale des Gaules, ce qui est un rayon relativement important. Le tout avec des économies à la clef et un impact environnemental moindre.

Deltalys peut voir grand

La start-up Deltalys a vu le jour à Villeurbanne, en banlieue de Lyon. C’est Charly Germain, un entrepreneur, qui l’a fondée en 2014. Il a pu lancer son aventure grâce à différents chercheurs locaux de l’Insa. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette collaboration est fructueuse. Découvrez une petite interview vidéo avec le président de cette start-up prometteuse :

L’envol de Deltalys devrait bientôt être confirmé par l’industrialisation de son concept. Cette dernière peut avoir lieu dans de bonnes conditions et à un coût compétitif grâce aux apports de Kem One. En effet, ce géant de la chimie dans le 69 héberge sur le site de Saint-Fons les activités de la start-up ! Les entreprises de la chimie rhodanienne délaissant chaque année de nouveaux espaces, ce sont autant de lieux pouvant être investis par de jeunes pousses innovantes. Un échange gagnant-gagnant, aussi bien côté communication et image de marque que pour ce qui est des gains économiques sur le long terme. Et c’est aussi toute la région qui en profite.

De fait, deux hangars Kem One de Saint-Fons ont été investis par Deltalys l’été dernier. La start-up peut en outre profiter des conseils et de l’expérience en matière d’industrie de l’établissement dirigé par Alain Consonni. En ce moment même, la petite entreprise de Germain investit 4 millions d’euros dans ces locaux. L’unité de production devrait disposer d’une capacité avoisinant les 10 000 tonnes. Avec près de 10 collaborateurs actuellement, l’équipe devrait passer à 20 en moins de 3 années. Ce seul site devrait permettre de fournir le marché français. À terme, la direction envisage d’ouvrir des unités de productions dans d’autres contrées afin d’en alimenter les marchés nationaux respectifs… et de bénéficier de nouveaux filons de matières premières.

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les tendances entrepreneuriales, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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