Pour lutter contre le Covid-19 et appuyer les efforts du gouvernement mauritanien en ce sens, Mohamed Ould Bouamatou a fait un don d’un milliard d’ouguiya (8 millions d’euros). Le philanthrope a par ailleurs appelé tous les patrons d’Afrique à faire de même afin d’accompagner les décideurs du continent et les institutions financières internationales.

Mohamed Ould Bouamatou répond à l’appel de Ghazouani

Mohamed Ould Bouamatou, qui vient de rentrer d’un long exil, a fait un don d’un milliard d’ouguiya (8 millions d’euros) pour soutenir les efforts du gouvernement mauritanien contre le Covid-19. Ce geste fait suite à l’appel lancé par le président Mohamed Ould Ghazouani en faveur de la création d’un fonds national de solidarité sociale contre la pandémie et ses conséquences en Mauritanie.

Bouamatou a indiqué que sa contribution servira à financer de nombreuses actions dont le soutien aux importations de denrées de première nécessité et l’appui à des milliers de familles pauvres. Elle va surtout permettre d’acquérir des médicaments protéger et soigner les populations.

Le fondateur de l’hôpital ophtalmologique Bouamatou a également appelé « toutes les élites africaines, tous les hommes d’affaires du continent, toutes les entreprises saines, toutes les multinationales actuellement en Afrique, à participer activement à la lutte contre le virus » en donnant « aux hôpitaux, aux soignants, à la recherche, aux ministères de la Santé ».

Les aides se multiplient en Afrique

Plusieurs patrons mauritaniens ont répondu à son cri de cœur. L’Union nationale du patronat de Mauritanie (UPNM) a par exemple annoncé un milliard d’ouguiya. Par ailleurs Bouamatou a invité ses pairs « à la création d’un fonds de solidarité à l’échelle africaine ». Si pour l’instant, les milliardaires du continent sont peu actifs, les institutions financières répondent présentes.

En premier lieu, la Banque Africaine de Développement (BAD) qui a annoncé 10 milliards de dollars afin d’aider les pays africains à lutter contre le coronavirus. Il y a deux semaines, l’institution financière avait émis un emprunt obligataire social, « Combattre le Covid-19 », d’un montant record de 3 milliards de dollars.

De leurs côtés, la Banque Mondiale et le FMI ont déployé des plans de sauvetage économiques pour le continent. Ces plans comprennent notamment des financements pour les urgences sur demande des pays intéressés et la suspension des échéances de remboursement des dettes.

L’ONU a également débloqué 15 millions de dollars. Cette aide financière ira à l’OMS et au Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) afin de financer des activités essentielles comme l’analyse continue de la propagation du virus, les enquêtes sur les cas et le travail des laboratoires nationaux.

Un terreau fertile à la propagation du Covid-19

Mercredi 8 avril, l’Afrique recensait 9.178 cas confirmés de Covid-19 et 414 décès. Ce bilan pourrait être très en deçà de la réalité car les diagnostics et les dépistages ne se font pas systématiquement sur ce continent.

Aussi, comme les populations se rendent rarement dans les centres de santé en cas de maladie et préfèrent l’automédication, il est possible que de nombreuses personnes soient mortes du coronavirus sans le savoir, à cause de la similitude des symptômes avec le paludisme ou la grippe. En outre, les autopsies ne sont pratiquement jamais pratiquées en Afrique, un continent pauvre et sous équipé.

L’OMS craint à juste titre une explosion des cas, en raison de la promiscuité, des problèmes d’hygiène et d’assainissement, des systèmes de santé précaire, du manque d’équipements et d’infrastructures, du laxisme des dirigeants et de l’incivisme de la population. Ajouter à cela les croyances tenaces et la désinformation à grande échelle sur les réseaux sociaux. Avec l’absence totale de communication des gouvernements, cette situation devait survenir.

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les tendances entrepreneuriales, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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