En prélude aux Jeux Olympiques de Paris 2024, l’emploi de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) soulève des controverses et des craintes. Ce système, testé lors de deux événements majeurs en avril 2024, questionne sur les implications en termes de droits de l’homme et de protection des données.
Le déploiement de la VSA à l’approche des JO 2024
En guise de préparation pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, un dispositif technologique exceptionnel se met en place. L’arme de prédilection : la vidéosurveillance algorithmique (VSA). Cette technologie est destinée à renforcer la sécurité afin d’éviter tout débordement durant la compétition. Destinée à observer la foule avec un regard prédictif, la VSA a été déployée pour la première fois au cours du mois d’avril 2024 lors de deux événements d’envergure : un match de football au Parc des Princes et un concert du groupe Black Eyed Peas à Paris La Défense Arena.
La VSA, qui utiliserait environ 118 caméras, a été mise en action du 19 au 22 avril pour le match de football. Pour le concert de musique, le dispositif a été utilisé du 20 au 21 avril. Ces dates, précisées dans deux arrêtés publiés par la préfecture de police de Paris, ont été identifiées par l’association La Quadrature du Net grâce à l’outil AttrapSurveillance.
Des arrêtés préfectoraux critiqués
La publication tardive de ces arrêtés est loin d’être anodine selon La Quadrature du Net. Selon l’association, cela serait une tentative de la part du préfet de police, Laurent Nuñez, d’éviter les recours en justice. Ces derniers n’auraient probablement pas le temps d’être jugés avant le début de la surveillance algorithmique.
Pourtant, le contentieux juridique est bel et bien évoqué dans les arrêtés. Ces derniers rappellent qu’ils peuvent être contestés par différents moyens, y compris en passant par un tribunal administratif. Cependant, les autorisations précisent que « les voies et recours ne suspendent pas l’application de la décision ». De ce fait, le temps pour agir avant la mise en route de la VSA était relativement court.
Une histoire marquée par des controverses
La VSA n’a pas attendu les JO pour faire parler d’elle. Elle a déjà été testée les 3 et 5 mars pour les concerts de Depeche Mode et le 20 mars pour un match de basket entre Paris et Nancy. Toutefois, il s’agissait à l’époque d’une phase technique pour paramétrage et, selon les affirmations de la préfecture, la VSA n’était pas encore opérationnelle.
Maintenant que le dispositif est actif et en cours de déploiement, l’absence de communication officielle autour de ce sujet continue d’alimenter les craintes et les suspicions. Weder les sites du ministère de l’Intérieur ni celui de la préfecture n’ont fait mention du déploiement de cette technologie lors des événements d’avril.
La question se pose donc : quel est l’impact de telles technologies sur nos libertés civiles et notre droit à la protection des données ? Face à l’essor de ces technologies, comment garantir un équilibre entre la nécessité de sécurité publique et le respect des droits de l’homme?
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