Le problème est que ces blocages automatiques privent aussi les utilisateurs de services légitimes. Heureusement, les cryptomonnaies créent un circuit parallèle où ces transactions redeviennent faisables, et sans impliquer les banques dans des secteurs qu’elles préfèrent éviter.
Les casinos en ligne, premier secteur où les cryptos ont levé les barrières
C’est aux alentours de 2014 que les casinos en ligne ont commencé à adopter les cryptomonnaies. Pour comprendre ce virage, il faut d’abord saisir leur problème fondamental avec les banques traditionnelles. Un casino en ligne propose typiquement trois types de divertissements :
- Les machines à sous, ces jeux où des rouleaux virtuels affichent des symboles (fruits, chiffres, diamants, etc.) et où l’on gagne quand ils s’alignent,
- Les jeux de table ensuite, versions numériques des classiques comme le poker, le blackjack ou la roulette, parfois avec un vrai croupier filmé en direct.
- Et enfin les paris sportifs, où l’on mise sur le résultat d’événements sportifs – qui va gagner le match, quel sera le score exact, combien de buts seront marqués.
Le problème ? En France, en Allemagne, en Belgique et dans quantité de pays européens, les banques bloquaient systématiquement les paiements vers les casinos étrangers. Même quand ces casinos sont parfaitement légaux avec une licence européenne valide (Malte, Pays-Bas, UK, etc.) ! Une situation absurde qui privait des millions d’Européens d’un loisir légal.
Les cryptomonnaies ont changé beaucoup de choses. Désormais, le joueur achète du Bitcoin ou de l’USDT, un “stablecoin”, c’est-à-dire une crypto dont la valeur reste fixée à 1 dollar. Il le fait sur une plateforme autorisée comme Coinbase, OKX ou Binance. Il transfère ensuite ces USDT vers le casino en quelques minutes, pour un coût de quelques centimes. Le joueur peut jouer, puis retirer ses gains de la même manière.
Aujourd’hui, la quasi-totalité des casinos en ligne européens accepte les cryptomonnaies. Mais les nouveaux venus se posent des questions légitimes : quelles cryptos choisir pour parier ? Comment fonctionnent les bonus en Bitcoin ? Les gains sont-ils imposables ? Des ressources comme CoinSpeaker : guide des paris sportifs crypto répondent précisément à ces interrogations pratiques, en comparant les plateformes et en expliquant les spécificités des paris en crypto. Le type de repère absolument essentiel dans cet écosystème qui évolue constamment.
Le gaming, nouvelle frontière de l’adoption crypto
Le monde du jeu vidéo fait face à un paradoxe en Europe. D’un côté, c’est le premier marché mondial du gaming avec plus de 125 millions de joueurs actifs. De l’autre, bon nombre des 16-25 ans n’ont pas encore de carte bancaire. Pas toujours possible pour eux d’acheter les fameux “skins” de Fortnite (ces costumes virtuels pour personnaliser son personnage), de s’abonner au Xbox Game Pass, ou d’acheter le dernier jeu à la mode sur Steam.
Les cryptomonnaies commencent à résoudre ce problème d’accès. Microsoft a testé en 2014 les paiements en Bitcoin pour ses services Xbox en Suisse et en Autriche… avant de les abandonner. Le principe était pourtant intéressant : un jeune peut gagner ou recevoir des cryptos (cadeau d’anniversaire, petits jobs en ligne payés en crypto), puis les utiliser directement pour ses loisirs numériques. Plus besoin de supplier ses parents ou d’attendre ses 18 ans pour avoir une carte bancaire.
Un phénomène nouveau a repris le relais : le “play-to-earn” (littéralement, jouer pour gagner). Des jeux comme Axie Infinity ou Gods Unchained permettent de gagner des cryptomonnaies en jouant. Les joueurs collectionnent des objets virtuels qui ont une vraie valeur, échangeable contre des euros… ou d’autres cryptos. Axie Infinity est devenu un véritable phénomène de société en Europe de l’Est et en Asie du Sud notamment, certains joueurs amassant l’équivalent d’un salaire d’ingénieur chaque mois en y jouant.
Pour l’heure, les grandes plateformes avancent en ordre dispersé. Steam, plus grande boutique en ligne de jeux PC, reste la plus frileuse et s’est débarrassé de tous les jeux utilisant des cryptos en novembre 2021. Mais heureusement, Epic Games (Fortnite) ou Ubisoft explorent activement ces nouvelles possibilités. C’est ainsi qu’Epic a lancé son tout premier jeu avec des tokens en fin 2022, Blankos Block Party – avec un certain succès d’ailleurs puisqu’une vingtaine de jeux avec des cryptos sont apparus dans son catalogue jusqu’ici.
Pourquoi les cryptos transforment l’accès aux jeux… mais aussi les jeux eux-mêmes
Les cryptomonnaies ne se contentent pas d’élargir l’accès au gaming en ligne et aux jeux d’argent récréatifs. En fait, ils permettent aussi aux joueurs de véritablement posséder et revendre des objets virtuels. Traditionnellement, quand vous achetez une épée légendaire dans World of Warcraft ou un skin rare dans Counter-Strike, cet objet reste prisonnier du jeu. Vous ne pouvez pas le revendre officiellement à des amis, ni le transférer vers un autre jeu.
Avec les NFT (jetons non fongibles, des certificats numériques de propriété), les objets de jeu deviennent de vrais actifs. Vous possédez réellement cette épée virtuelle, inscrite sur la blockchain. Vous pouvez la revendre sur une marketplace, l’échanger contre d’autres objets, ou même la transférer dans un autre jeu compatible. Certains objets rares se revendent des milliers d’euros.
Voilà pourquoi le modèle “play-to-earn” plaît tant. Les tokens gagnés ont une valeur réelle, échangeable contre des euros. Nous avons parlé d’Axie Infinity, mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Le problème qui reste à résoudre tient aux dérives. Beaucoup de ces jeux s’effondrent quand les nouveaux joueurs arrêtent d’arriver, créant une pyramide qui s’écroule. La valeur des objets peut chuter de 99% en quelques semaines.
Le temps passé à “farmer” (répéter des actions pour gagner) transforme le jeu en travail. Les régulateurs européens surveillent de près ces mécaniques.
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