Le monde médicosocial traverse une période de turbulences. Face à une précarité grandissante, Nexem, organisation représentative du secteur, sonne l’alarme et réclame une solidarité nationale.
« Sic transit gloria mundi. » Ainsi passe la gloire du monde. La locution latine résonne étrangement face à la crise actuelle ébranlant un secteur médicosocial qui faisait autrefois la fierté des Français, mais qui est désormais en quête d’un soutien vital.
Le 24 octobre dernier, le parvis de l’Assemblée nationale a vibré d’un écho particulier. Nexem, le regroupement des employeurs du secteur social et médicosocial à but non lucratif, manifestait son désarroi face à un horizon économique et social bien obscur. Car la France, hébergeant plus de dix millions de concitoyens en situation de précarité, voit ses structures associatives, colonnes vertébrales de notre système de solidarité, ployer sous des défis financiers colossaux. L’ironie de la scène n’échappe à personne : ce sont les patrons qui descendent dans l’arène, revendiquant le droit de rémunérer dignement leurs employés. La crise, scrutée de près par Nexem – représentant 11 000 établissements et plus de 330 000 employés – dévoile son visage cruel, menaçant de fermer le rideau sur 4% des associations médicosociales d’ici la fin de l’année, laissant ainsi leurs pensionnaires en errance.
En effet, ces structures embrassent au quotidien des millions de personnes vulnérables : victimes de violences, individus en situation de handicap, retraités en perte d’autonomie, sans domicile fixe… Une litanie de vies que les chiffres ne cessent d’allonger. Mais avec près de 50 000 postes vacants et 200 000 départs à la retraite en vue dans la prochaine décennie, le secteur frémit sous la tension. Les salaires, plus bas de 25% en comparaison avec la moyenne nationale, et une convention collective débutant sous le SMIC, complexifient le recrutement. Le soutien financier de l’État et des collectivités est insuffisant tandis que le dernier Ségur de la Santé a tout bonnement exclu les travailleurs médico-sociaux des avancées en terme de revenus. La double peine.
Face à l’impasse, Nexem redessine sa stratégie. Se démarquant des discours et des promesses politiques éphémères, l’organisation opte pour une interpellation directe des parlementaires. Une campagne de lobbying s’esquisse, des amendements prérédigés voient le jour. L’incertitude plane néanmoins sur leur adoption, et ils attendent désormais une réponse de la ministre des Solidarités Aurore Bergé.
En plein cœur des débats entourant le projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS), la mobilisation de Nexem rappelle avec vigueur l’importance de la solidarité dans notre société.
Les professionnels du secteur, véritables artisans de la cohésion sociale, sont aux avant-postes pour en mesurer les enjeux. Comme l’insiste Alain Raoul dans l’Hémicycle, « Il y en a assez des promesses non tenues, on ne peut pas construire une société solidaire sans ceux qui accompagnent les personnes les plus vulnérables. »