Le prix moyen du paquet de cigarettes va encore augmenter de 40 à 50 centimes en janvier 2024. Certains paquets vont franchir le seuil des 12 euros, à un euro près de l’objectif de l’Etat prévu d’ici à la fin du quinquennat. Une hausse des prix critiquée par les buralistes, qui craignent une montée en puissance de la contrebande.

Mauvaise nouvelle pour les fumeurs. Le prix du paquet de cigarettes va augmenter de 40 à 50 centimes dès le 1er janvier 2024. Pour rappel, les prix des paquets de cigarettes ont déjà augmenté de plus de trois euros depuis 2019.
Bien que l’exécutif ait assuré en septembre ne rehausser que les taxes sur le tabac l’année prochaine, le Parlement a décidé en 2022 de faire évoluer la taxation du tabac en fonction de l’inflation de l’année précédente (N-1) au lieu de l’année d’avant-dernière (N-2). Le plafond de 1,75% visant à limiter la hausse de la fiscalité a également été supprimé. Cette nouvelle réglementation a un fort impact sur le prix moyen du paquet de cigarettes, qui a atteint 11,14 euros en juin dernier, d’après la Sécurité sociale.
Si les prix des paquets à partir de janvier prochain seront communiqués en décembre, les fabricants de cigarettes ont déjà effectué leurs calculs en se basant sur une inflation de 4,7% pour cette année. Ils devraient alourdir les prix, d’autant plus que les prélèvements finançant l’organisme dédié à la réduction des mégots jetés dans l’espace public augmenteront en 2024. La confédération des buralistes compte réhausser de 40 à 50 centimes les prix du tabac l’année prochaine. Résultat : certains paquets, comme les Marlboro, vont franchir le seuil des 12 euros.
Ces augmentations des tarifs sont encore loin d’être terminées. L’Etat avait déjà informé que les hausses seraient progressives, afin d’atteindre un paquet autour de 13 euros en 2027, soit à la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron. Le gouvernement axe depuis plusieurs années sa stratégie anti-tabac sur la fiscalité.

Ce qui est certain, c’est que la hausse des prix des paquets a été synonyme d’une baisse des ventes. 2 milliards de paquets ont été vendus en France en 2018, contre 1,5 milliard prévu cette année. Les données de Santé publique France prouvent toutefois que la consommation de tabac est stable depuis plusieurs années, avec environ 12 millions de fumeurs dans l’Hexagone.

Mais alors, si les achats auprès des buralistes baissent, comment la consommation peut-elle se maintenir ? La réponse se situe du côté du commerce parallèle, en plein essor en France.
La douane française saisit de plus en plus de cigarettes de contrebande. 650 tonnes de marchandises ont été confisquées en 2022, un chiffre en hausse de 60% comparé à 2021, une année déjà marquée par des saisies records. De plus, les douanes ont découvert cinq usines clandestines dans l’Hexagone l’année dernière.

Selon les buralistes, la croissance du marché noir est liée à la politique fiscale de l’exécutif. C’est la raison pour laquelle ils mettent en garde contre une nouvelle augmentation des taxes. Une analyse réfutée par les acteurs de la lutte contre le tabagisme, qui estiment que l’augmentation des prix vis-à-vis de l’inflation n’est pas suffisante pour limiter la consommation. Ils invitent même l’Etat à effectuer une augmentation de taxes supplémentaire.

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les tendances entrepreneuriales, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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