En tête de liste des entreprises ayant soumis un projet de mini-réacteur nucléaire, la start-up Jimmy a fait un pas vers l’avant en déposant la première demande d’autorisation en France pour un tel dispositif innovant et potentiellement révolutionnaire.
Sur la voie vers la décarbonation de l’industrie
Dans son aspiration constante à réduire l’impact climatique, l’industrie française explore de nouvelles alternatives énergétiques. Parmi elles, le mini-réacteur nucléaire s’avère prometteur. Conçu comme une chaudière à combustible nucléaire, son principal objectif est de fournir de la vapeur à l’industrie, se substituant ainsi aux brûleurs à gaz traditionnels et leurs émissions de gaz à effet de serre.
La start-up française Jimmy se positionne aux avant-postes de cette révolution énergétique potentielle par le dépôt de la première demande d’autorisation pour un mini-réacteur nucléaire d’une puissance de 10 mégawatts. Le projet propose de générer de la chaleur à moindre coût et sans émissions de carbone pour tout site industriel consommant de la vapeur.
Une première dans le paysage nucléaire français
Alors que la France compte dix projets de petits réacteurs modulaires (PRM), l’initiative de Jimmy représente la première à franchir le pas d’un « dossier de demande d’autorisation de création » auprès du gouvernement. L’entreprise envisage notamment de brancher son mini-réacteur sur le complexe industriel d’un groupe sucrier à Bazancourt (Marne), contribuant de ce fait à la production d’alcool et de bioéthanol.
Cette avancée pourrait déclencher une refonte de la stratégie énergétique française. Cependant, le processus d’autorisation est long et exigeant, l’Autorité de sûreté du nucléaire ne prenant pas à la légère l’introduction de cette nouvelle forme d’énergie.
Des concurrents attendent dans l’ombre
Alors que la France fait ses premiers pas dans l’utilisation des mini-réacteurs nucléaires, d’autres pays ont déjà franchi le pas. La Russie et la Chine ont chacun des mini-réacteurs en fonctionnement, fournissant un modèle pour le développement français.
En France, projet Jimmy n’est pas sans concurrence. Calogena envisage de soumettre sa propre chaudière pour autorisation en 2026, tout comme Nuward, une filiale d’EDF. Ces projets, ainsi que des dizaines d’autres à travers le monde, ajoutent une pression à laquelle la start-up Jimmy n’est pas insensible.
Quel avenir pour les mini-réacteurs en France ?
Le dépôt d’autorisation de Jimmy représente un tournant potentiel dans la transition énergétique française. Cependant, il reste à voir comment le pays, traditionnellement dépendant des grandes centrales nucléaires pour son électricité, abordera cette nouvelle technologie. La réussite d’initiative de Jimmy pourrait ainsi ouvrir une nouvelle ère pour le nucléaire français.
La question qui se pose maintenant est celle de l’acceptation publique et de la faisabilité d’une telle transition. Les mini-réacteurs auront-ils un rôle à jouer dans le futur énergétique français ? Seul l’avenir nous le dira.
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