Transformant le célébrissime circuit de Yas Marina en laboratoire de l’intelligence artificielle, des bolides futuristes ont brûlé l’asphalte… sans pilotes. Des leçons ont été apprises pour ce futur à peine croyable mais déjà bien réel, l’Autonomous Racing League.
La scène d’une course révolutionnaire
L’emblématique circuit de Yas Marina à Abou Dhabi a été le théâtre d’un événement déroutant. Le week-end dernier, dix équipes de diverses organisations renommées, des universités respectées jusqu’à des instituts de recherche reconnus, ont aligné leurs voitures de course monoplaces. Cependant, ces bolides n’étaient pas pilotés par des humains, mais par l’intelligence artificielle. Il s’agissait de la toute première course de l’Abu Dhabi Autonomous Racing League (A2RL), un effort ambitieux pour conjuguer science, sport et technologie.
Des machines pensantes sur le bitume
Ces voitures, fournies par le constructeur italien Dallara, ont été programmées par chaque équipe pour concourir dans ce tout nouveau championnat. Au cœur de chaque véhicule, des algorithmes complexes étaient à l’œuvre, déterminant les trajectoires, gérant les changements de vitesse, optimisant l’utilisation des freins moteurs et gérant les zones de freinage. Toutes ces décisions étaient prises toutes les cinq millisecondes par la machine, sans aucune intervention humaine une fois la course lancée.
Leçon d’humilité pour l’IA
La course ne s’est pas déroulée sans incident. Malgré les avancées technologiques, de nombreuses voitures munies de capteurs variés (une multitude de caméras, de GPS et d’ordinateurs embarqués) ont connu des difficultés sur le circuit. Les spectateurs et les experts se sont vu offrir un spectacle de nombreuses tête-à-queue, de freinages intempestifs et même de collisions entre les véhicules. Cependant, cet étrange ballet a suscité l’admiration de certains observateurs, notamment de Daniil Kvyat, ancien pilote de Formule 1, qui s’est déclaré “impressionné” par l’audacieuse initiative.
Des tâtonnement pour un futur promis
Ces ratés, loin de décourager les organisateurs, ont été vus comme autant d’opportunités pour améliorer les limites actuelles de l’intelligence artificielle en matière de pilotage. Déjà, l’A2RL a annoncé qu’elle reviendrait l’année prochaine, avec une nouvelle génération de voitures supposées plus performantes. Dans d’autres domaines, l’intelligence artificielle s’essaye également à la conduite, comme le montre Tesla et son emblématique dirigeant Elon Musk.
Une avancée technologique controversée
Cependant, malgré les promesses de cette technologie, le scepticisme demeure, particulièrement en France où près des deux tiers des habitants confient ne pas faire confiance à l’IA pour piloter leur voiture. Des incidents impliquant des taxis autonomes aux États-Unis et un certain désintérêt affiché de la part de certains constructeurs automobile sont également venus tempérer l’enthousiasme pour ces véhicules du futur.
L’avènement des voitures autonomes est-il un progrès inéluctable ou une utopie technologique? Le débat reste à trancher, mais une chose est sûre : le futur est déjà ici.