Alors que le Cern est actuellement le détenteur du titre du plus grand accélérateur de particules au monde, la Chine pourrait bientôt le supplanter. C’est ce que suggère le président du Cern, Eliezer Rabinovici, soulignant l’augmentation remarquable des capacités scientifiques chinoises.

Une décision encore en suspens

Depuis quelques années déjà, la Chine envisage de construire un accélérateur de particules de 100 km de long, soit presque quatre fois la longueur du LHC (27 km), l’actuel champion. Ce projet CEPC (Collisionneur Circulaire Électrons-Positrons) est estimé à environ 5 milliards de dollars. Cependant, malgré les années écoulées, l’accord du gouvernement chinois se fait toujours attendre. Cette hésitation s’explique en partie par la contestation de certaines figures scientifiques renommées, telles que le prix Nobel Chen Ning Yang. Ce dernier affiche son opposition pour une meilleure allocation des ressources dans le développement économique et la protection de l’environnement.

Un changement de perception

D’après Eliezer Rabinovici, les choses ont beaucoup évolué depuis ces déclarations. La Chine a su démontré d’importants progrès scientifiques notamment grâce à l’expertise de nombreux physiciens chinois travaillant au Cern. Selon lui, « les capacités scientifiques de la Chine ont été sous-estimées ».

Une concurrence grandissante

La réalité est que le Cern lui-même prépare également l’installation d’un accélérateur plus important. Son futur collisionneur circulaire (FCC) prévu pour 2030, sera long de 90,7 km. Lors de sa visite en Chine, le président du conseil du Cern a remarqué que les chercheurs chinois travaillaient sur un projet similaire.

Le rôle de la découverte de la « particule de Dieu »

Dans ce contexte de haute compétition, il est important de rappeler l’importance des accélérateurs de particules. C’est grâce à l’un d’eux, le LHC, que la particule de Higgs, aussi surnommée « particule de Dieu » a été découverte en 2012. C’est la même année que la Chine a initié son projet d’accélérateur de particules. Le scientifique à l’origine de cette découverte, Peter Higgs, a été récompensé du prix Nobel de physique en 2013 pour son travail théorique.

La situation actuelle

Actuellement, le feu vert pour la construction de l’accélérateur chinois se fait toujours attendre. Wang Yifang, principal porteur du projet de collisionneur chinois, a récemment indiqué qu’une construction pourrait débuter dès 2027. Cela suggère que le CEPC pourrait voir son premier rayon de lumière avant le FCC du Cern.

Tout cela laisse présager une véritable course technologique dans l’édification d’accélérateurs de particules. Comment cette rivalité influencera-t-elle les découvertes futures et les prochains défis de la physique des particules?

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les tendances entrepreneuriales, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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