Le ministère chargé des transports a récemment inauguré un nouveau chapitre dans la régulation des trottinettes électriques avec le lancement de l’Observatoire de la micromobilité. Ce nouvel organisme a pour vocation de structurer l’usage de ces nouveaux véhicules urbains et d’assurer une meilleure compréhension de leur impact sur la société. Depuis quelques années, les trottinettes électriques se sont intégrées dans le paysage urbain français, révolutionnant les modes de transport en ville. Cependant, cette évolution rapide soulève des questions cruciales qu’il devient indispensable de traiter avec rigueur et efficacité.
Réponse à un besoin urgent
Actuellement, 59 grandes villes françaises bénéficient de services de trottinettes en libre-service. Cela représente une flotte de 22 500 trottinettes et plus d’un million de trajets mensuels. Parallèlement, la possession personnelle de ces engins a explosé. Entre 2020 et 2023, le nombre d’EDPM (Engins de Déplacement Personnel Motorisés) est passé de 640 000 à 2,5 millions, marquant une hausse spectaculaire de 290 %.
Cette popularité croissante va de pair avec des risques accrus. Les statistiques de 2023 sont préoccupantes : 643 utilisateurs d’EDPM ont été gravement blessés et 42 ont perdu la vie. Face à cette situation, le ministère chargé des transports a décidé de prendre des mesures drastiques pour réguler cette nouvelle forme de mobilité et promouvoir une utilisation plus sûre et plus responsable.
Premier pas : la création de l’Observatoire de la micromobilité
Cet observatoire vise à rassembler les données existantes et les publications scientifiques sur l’usage des trottinettes électriques. Déjà, une étude financée par l’Ademe a permis de dégager les premiers profils des usagers et d’analyser leurs habitudes. Cet outil renforce la compréhension de l’accidentalité et de l’impact environnemental des trottinettes, partagées ou non.
L’Observatoire se distingue aussi par son approche collaborative, réunissant opérateurs de micromobilité et représentants des collectivités locales. Cette approche concertée devrait faciliter la mise en œuvre de solutions adaptées aux défis posés par l’essor de cette nouvelle forme de transport urbain.
🔸 | Point clé |
---|---|
🚀 | 59 villes équipées de trottinettes en libre-service |
📈 | Hausse de 290 % des propriétaires d’EDPM |
⚠️ | 643 accidents graves en 2023 |
📊 | Première étude financée par l’Ademe |
Un outil de régulation et de sensibilisation
Immédiatement après sa création, l’Observatoire de la micromobilité s’est vu intégrer au sein du plan national de régulation annoncé en mars 2023. Ce plan a pour objectif de mieux encadrer l’utilisation des trottinettes électriques par une série de mesures concrètes. L’âge minimal d’utilisation a été relevé à 14 ans, tandis que le cadre légal a été renforcé. De nouvelles sanctions sont désormais appliquées en cas de non-respect des règles de circulation.
Depuis 2023, quatre campagnes nationales de sensibilisation ont été menées pour informer le public des règles applicables aux EDPM et aux vélos. Ces campagnes se sont concentrées sur la prévention des comportements dangereux et la responsabilité des usagers, deux aspects cruciaux pour assurer une intégration harmonieuse des trottinettes dans le trafic urbain.
- Assurer une réduction des comportements dangereux
- Évaluer l’impact des usages sur la sécurité
- Responsabiliser les opérateurs de micromobilité
L’Observatoire fonctionne sous la gouvernance de plusieurs entités clés : la direction générale des infrastructures et des mobilités (DGITM), l’agence de la transition écologique (Ademe), l’observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), et le centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). Cette collaboration interinstitutionnelle garantit une approche exhaustive et rigoureuse.
Cette initiative marque une étape importante dans l’effort national pour mieux comprendre et réguler la micro-mobilité. Il reste néanmoins crucial de continuer à adapter les législations et les infrastructures. In fine, la question demeure : ces mesures seront-elles suffisantes pour transformer nos villes en espaces où la sécurité et l’innovation cohabitent harmonieusement ?
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