EN BREF |
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Le secteur de la construction et du bâtiment est au cœur de notre développement urbain et économique. Pourtant, cette industrie essentielle est également l’une des plus grandes contributrices aux défis environnementaux mondiaux. La production de ciment, par exemple, est responsable de 5 % à 8 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2). En outre, les activités liées à la construction représentent près de 40 % des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie. Cette réalité souligne un besoin pressant d’innovations capables de réduire l’empreinte carbone colossale de l’industrie de la construction. Une technologie prometteuse se profile à l’horizon : l’impression 3D du béton, qui capture le CO2 et réduit les émissions. Cette avancée pourrait révolutionner la manière dont nous construisons tout en intégrant des procédés de capture du carbone directement dans le béton.
Le poids environnemental du secteur de la construction
La construction est un secteur vital, mais son impact environnemental est immense. Chaque année, 54,6 milliards de tonnes métriques de gaz à effet de serre sont libérées dans l’atmosphère, un chiffre 14 fois supérieur aux niveaux préindustriels. À ce rythme, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoit une augmentation de la température mondiale de 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels d’ici 2030. Cela pourrait intensifier les risques climatiques à travers le monde. Ainsi, l’empreinte carbone de l’industrie de la construction devient une question cruciale à résoudre.
La production de ciment est une composante majeure de ce problème. Le processus de fabrication du ciment est énergivore et émetteur de CO2, contribuant de manière significative aux émissions globales. La demande mondiale de béton, qui dépasse déjà 30 milliards de tonnes métriques par an, continue de croître, accentuant la nécessité de solutions durables. L’innovation dans les technologies de construction est donc essentielle pour atténuer ces impacts environnementaux. Les chercheurs se concentrent sur des méthodes plus efficaces qui réduisent non seulement les émissions, mais améliorent également la qualité des matériaux utilisés.
Les promesses de l’impression 3D du béton
Parmi les innovations émergentes, l’impression 3D du béton se positionne comme un véritable changeur de jeu. Cette technologie, basée sur les principes de la fabrication additive, promet de réduire l’utilisation des ressources, d’améliorer l’efficacité et de diminuer les risques liés au travail manuel. Les chercheurs de l’Université Technologique de Nanyang à Singapour ont développé une méthode d’impression 3D du béton qui capture et stocke le CO2 dans le matériau lui-même. Cette approche non seulement piège le CO2, mais améliore également les propriétés mécaniques de la structure finale.
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La technique élimine le besoin de coffrage, raccourcit les chaînes d’approvisionnement et améliore la sécurité de la construction en automatisant les tâches à haut risque. En intégrant le CO2 capturé dans le mélange de béton pendant l’impression, cette méthode pourrait réduire l’empreinte carbone du ciment tout en renforçant la structure. Les tests en laboratoire ont montré que cette méthode améliore la « printabilité » de 50 %, c’est-à-dire la capacité du béton à être façonné plus efficacement pendant la construction. En termes de résistance, le béton est jusqu’à 36,8 % plus fort en compression et 45,3 % plus fort en flexion.
Intégration du CO2 dans le béton : un processus innovant
Le processus d’intégration du CO2 dans le béton est une véritable percée. Il repose sur l’injection de CO2 et de vapeur—sous-produits des processus industriels—dans le mélange de béton au moment de l’impression. Le CO2 réagit chimiquement avec les composants à base de calcium du béton, formant des particules stables de carbonate de calcium (CaCO3) qui restent piégées dans le matériau. La vapeur améliore ce processus d’absorption, permettant de séquestrer plus de CO2 tout en améliorant simultanément la résistance de la structure.
La méthode de l’Université Technologique de Nanyang surmonte les limitations des approches traditionnelles de capture du carbone, souvent coûteuses et difficiles à mettre à l’échelle. En intégrant directement le CO2 dans le processus d’impression, les chercheurs ont créé une méthode évolutive et écoénergétique qui améliore les performances du béton tout en réduisant les émissions. En essence, le processus transforme un déchet industriel—le CO2—en une ressource précieuse.
Les bénéfices mesurables de l’innovation
Les avantages de cette innovation sont tangibles et mesurables. Les tests en laboratoire ont démontré des améliorations significatives dans les propriétés mécaniques du béton imprimé en 3D. Les structures en béton imprimées avec cette méthode ont montré une amélioration de 50 % en termes de printabilité et une augmentation de 36,8 % de la résistance à la compression. De plus, la méthode piège 38 % de CO2 de plus par rapport aux approches traditionnelles d’impression 3D.
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Ces résultats montrent que l’impression 3D du béton avec capture du carbone offre une alternative plus verte qui réduit activement l’empreinte carbone de l’industrie tout en maintenant des performances supérieures. Pour illustrer ces bénéfices, voici un tableau présentant les améliorations clés :
Aspect | Amélioration |
---|---|
Printabilité | 50% |
Résistance à la compression | 36,8% |
Résistance en flexion | 45,3% |
Capture de CO2 | 38% de plus |
Ces avancées soulignent le potentiel de cette technologie à transformer le secteur de la construction en une industrie plus durable et écologique.
Le futur de la construction durable
Alors que la demande mondiale de béton augmente, la technologie d’impression 3D avec capture du carbone pourrait aider le secteur de la construction à répondre à ses besoins tout en restant conforme aux objectifs climatiques. En améliorant la technologie, les chercheurs espèrent rendre l’adoption à grande échelle de l’impression 3D avec capture du carbone une réalité.
Les méthodes actuelles de capture et de stockage du carbone (CSC) sont souvent limitées par des coûts élevés, des problèmes d’évolutivité et des processus de durcissement énergivores. Les approches traditionnelles nécessitent que le CO2 soit stocké dans des chambres confinées, ce qui peut compromettre les avantages de la construction automatisée, évolutive et sur site. La nouvelle méthode d’impression 3D surmonte ces obstacles, ouvrant la voie à la construction de bâtiments plus solides et plus écologiques.
En développant cette technologie, les chercheurs cherchent à utiliser des gaz résiduels au lieu de CO2 pur, augmentant ainsi l’efficacité environnementale et économique du système. En fin de compte, cette innovation représente une étape cruciale vers une construction durable, offrant une solution pratique pour réduire les émissions dans une industrie qui a longtemps lutté pour se décarboniser.
Avec l’essor de cette technologie, un avenir où la construction durable devient la norme est à notre portée. La question reste : comment cette avancée influencera-t-elle les politiques et les pratiques de construction à l’échelle mondiale ?
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Wow, capturer le CO2 pour améliorer le béton, c’est génial ! Est-ce que ça marche aussi avec d’autres matériaux ?
J’ai hâte de voir des bâtiments entiers construits avec cette technologie. Ça va être béton ! 😂
Merci pour cet article inspirant ! Ces révolutions technologiques sont exactement ce dont notre planète a besoin. 🌍