EN BREF
  • 🌊 La Chine exploite l’énorme potentiel des océans, contenant environ 4,5 milliards de tonnes d’uranium.
  • 🔬 Les chercheurs de l’université de Lanzhou ont développé une technologie améliorant l’efficacité de séparation uranium-vanadium par 40 fois.
  • 🧪 Les cadres organo-métalliques (MOFs) modifiés avec des molécules DAE augmentent la capacité d’adsorption d’uranium à 588 mg par gramme.
  • 🇨🇳 La Chine vise à réduire sa dépendance énergétique et à devenir un leader mondial grâce à une exploitation durable de l’uranium marin.

La Chine se prépare à révolutionner son approche de l’énergie nucléaire en exploitant une source jusque-là sous-estimée : l’uranium marin. Alors que le pays intensifie son infrastructure énergétique nucléaire, la demande en uranium explose. Avec une consommation projetée à 40 000 tonnes d’ici 2040, la Chine doit explorer de nouvelles voies pour satisfaire ses besoins. Les océans, contenant environ 4,5 milliards de tonnes d’uranium, offrent une solution prometteuse. Cependant, la faible concentration de métaux lourds dans l’eau de mer rend le processus d’extraction complexe, nécessitant des innovations technologiques majeures.

Les défis de l’extraction d’uranium marin

L’extraction de l’uranium à partir de l’eau de mer représente un défi de taille en raison de la faible concentration de ce métal précieux. En effet, les océans contiennent à peine 3,3 milligrammes d’uranium par tonne d’eau. Ce faible taux de concentration nécessite des technologies de séparation extrêmement précises. De plus, la présence du vanadium, un métal de transition aux propriétés chimiques similaires à celles de l’uranium, complique davantage le processus. Les chercheurs chinois ont donc dû développer des méthodes innovantes pour séparer efficacement ces deux métaux avant d’extraire de l’uranium pur.

Actuellement, la concentration d’uranium dans l’eau de mer est en moyenne de 3,3 mg/tonne, alors que celle du vanadium peut être similaire. La séparation de ces métaux nécessite des matériaux capables de sélectionner les ions d’uranium parmi d’autres éléments concurrents. Cette complexité technique souligne l’importance cruciale de la recherche et du développement dans ce domaine.

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Les avancées technologiques de l’université de Lanzhou

Face à ces défis, le Centre des sciences de la frontière pour les isotopes rares de l’université de Lanzhou a mis au point une technologie révolutionnaire qui améliore l’efficacité de la séparation uranium-vanadium de 40 fois. Cette innovation permet de capter sélectivement les ions d’uranium, surmontant ainsi les obstacles posés par la présence de vanadium. Dirigée par le professeur Pan Duoqiang, cette étude a été récemment publiée dans la revue internationale Nature Communications, marquant une étape importante vers une exploitation durable et indépendante de l’uranium marin en Chine.

Le développement de cadres organo-métalliques (MOFs) joue un rôle central dans cette avancée. Ces composés, qui allient éléments inorganiques et organiques, offrent des structures hautement modulables et des surfaces étendues, idéales pour la séparation d’uranium. Cependant, la conception précise des MOFs peut souvent diminuer la surface spécifique et la densité des sites actifs. Pour surmonter cet obstacle, les chercheurs ont intégré des molécules de diphényléthylène (DAE) dans les matériaux MOF, permettant d’ajuster la taille des pores sous l’effet de la lumière ultraviolette.

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Les résultats prometteurs des tests sur le DAE-MOF

Les tests menés sur le matériau DAE-MOF ont démontré une capacité d’adsorption d’uranium de 588 mg par gramme, ainsi qu’un facteur de séparation uranium-vanadium de 215, dépassant largement les matériaux précédemment testés. Ces résultats impressionnants ouvrent de nouvelles perspectives pour l’exploitation à grande échelle de l’uranium marin. L’intégration de DAE dans les MOFs a permis d’augmenter significativement l’efficacité de la capture d’uranium, offrant une solution viable pour les futures installations industrielles.

La Chine, en collaboration avec ses instituts de recherche nationaux, a déjà commencé à planifier l’avenir de cette technologie. En novembre 2019, la China National Nuclear Corporation a formé une alliance avec 14 instituts pour développer l’extraction d’uranium marin. L’objectif est de reproduire les succès japonais des années 1980 et 1990, et à terme, de construire une usine de démonstration à l’échelle de la tonne d’ici 2035.

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Perspectives et enjeux futurs pour la Chine

Les ambitions de la Chine dans le domaine de l’énergie nucléaire et de l’extraction d’uranium marin sont claires : garantir un approvisionnement énergétique durable et indépendant. L’exploitation réussie de l’uranium océanique pourrait transformer le paysage énergétique mondial, en offrant à la Chine une sécurité énergétique accrue et en réduisant sa dépendance vis-à-vis des importations d’uranium.

Le développement de cette technologie pourrait également avoir des répercussions géopolitiques significatives, en plaçant la Chine à la pointe de l’innovation énergétique mondiale. La question reste de savoir comment le pays naviguera dans les défis environnementaux et économiques pour réaliser ces ambitions. Les prochaines décennies seront cruciales pour évaluer l’impact de ces technologies sur l’économie et l’environnement global. Comment la communauté internationale réagira-t-elle à ces avancées et quelles seront les implications pour la coopération mondiale en matière d’énergie nucléaire ?

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Émile Faucher, journaliste captivé par l’ingéniosité entrepreneuriale et les solutions innovantes, met son talent au service de HelloBiz.fr. Diplômé d’une grande école de journalisme à Lille, il combine analyse approfondie et passion pour dénicher les concepts d’affaires les plus audacieux et les tendances qui redéfinissent le monde des entreprises. Basé à Lille, Émile explore avec enthousiasme les idées et modèles économiques prometteurs, inspirant ainsi les entrepreneurs et curieux de l’innovation. Contact : [email protected]

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