Alors que le monde vit sa plus grande menace écologique causée par le réchauffement climatique, les décideurs publics et les industriels cherchent le candidat idéal pour la transition énergétique. Au Mali, l’homme d’affaires Aliou Diallo mise sur l’hydrogène naturel, une ressource encore méconnue mais qui semble très prometteuse.
Une révolution partie de Bourakébougou
Depuis quelques années, de nombreux gouvernements et industriels se sont engagés dans la transition écologique pour lutter contre le réchauffement climatique. Certains misent sur les énergies solaires et/ou éoliens ; d’autres sur l’hydrogène vert ou alors un mix énergétique. Au Mali, un entrepreneur du nom d’Aliou Diallo ne voit pas plus loin que sous ses pieds. En effet, il parie sur l’hydrogène naturel pour verdir notre consommation d’énergie et décarboner l’industrie. Cette ressource se trouve en abondance dans le sous-sol malien, particulièrement dans le cercle de Kati (centre). En 2010, Aliou Diallo a fondé une société baptisée Hydroma Inc., qui effectue de nombreux forages dans la région.
Après près de dix ans d’activités, cette entreprise a pu identifier au moins vingt-cinq puits positifs. Depuis 2012, elle en exploite un, près du village de Bourakébougou, grâce à une unité pilote. L’électricité verte produite est distribuée gratuitement aux habitants. Ceux-ci peuvent enfin vaquer à leurs occupations la nuit et lancer des activités génératrices de revenus. Mais Aliou Diallo ne pense pas s’arrêter en si bons chemins. Il veut faire profiter sa révolution énergétique à tous les Maliens, puis aux populations africaines et plus tard au monde entier. C’est pourquoi, il a donné, en juillet 2019, le coup d’envoi de la production à grande échelle de l’électricité propre à partir de l’hydrogène naturel.
La production industrielle d’hydrogène naturel a démarré
Son projet avance bien puisque Hydroma Inc. a repris ses activités il y a quelques semaines, à la sortie du confinement. Pour accompagner cette seconde étape, de loin la plus importante, le milliardaire malien avait cédé ses participations (55%) dans la société minière Wassoul’Or. Il avait ensuite effectué un voyage en Europe, notamment en Allemagne, pour tisser des partenariats et obtenir les financements nécessaires.
Parallèlement, Hydroma Inc. continue ses forages sur le sol malien, tout en effectuant des prospections en Australie et Canada, où la société a son siège. Aliou Diallo veut donner au Mali son indépendance énergétique pour impulser son industrialisation, avec l’objectif de réduire le chômage dans un pays gangréné par la pauvreté et l’insécurité. Aliou Diallo vient aussi d’annoncer la production d’hydrogène solaire en Afrique avec la construction de champs de panneaux photovoltaïques au Mali et au Sénégal, des pays très ensoleillés. Ces centrales solaires permettront de produire d’importantes quantités d’hydrogène vert pouvant répondre aux besoins locaux et internationaux.
Le succès d’Hydroma pourrait inspirer l’Europe
A travers tous ces projets, Aliou Diallo veut donner au Mali son indépendance énergétique, alors que le pays importe toujours une bonne partie de son électricité. Il y aura à la clé, l’industrialisation du pays et la création de nombreux emplois. C’est pourquoi, le gouvernement malien a décidé de lui apporter son soutien. L’Europe aussi suit de très ce que réalise Aliou Diallo au Mali. Le vieux continent hésite encore à s’approprier l’hydrogène naturel en raison, dit-il, du peu de connaissances disponibles actuellement sur cette ressource. Le succès du projet d’Aliou Diallo pourrait donc le décider à passer à l’action.