Alors que la transition énergétique fait débat et que la voiture électrique suscite de nombreuses interrogations, l’hydrogène se présente comme une alternative. Toutefois, est-ce réellement la solution ou est-ce une autre impasse ?
Un espoir nommé « HYmpulsion »
Le Jeudi 25 avril dernier, la société HYmpulsion a inauguré une nouvelle station d’hydrogène à Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Il s’agit de la cinquième réalisation de cette envergure pour HYmpulsion et la deuxième dans le territoire de la Métropole de Lyon. Cet investissement conséquent de 2,5 millions d’euros est le fruit d’un financement conjoint de l’ADEME et de la Commission européenne. Il s’inscrit dans le cadre du projet Zero Emission Valley porté par la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
L’entreprise prévoit le déploiement de plus de 15 stations hydrogène, marquant un tournant dans l’ouverture à ce type d’énergie sur le territoire national. Avec 66 stations existantes, l’hydrogène semble se tracer un chemin dans le paysage de la mobilité française.
Un partenariat prometteur ?
Lors de l’inauguration de cette nouvelle station, un partenariat a été annoncé avec Watèa by Michelin. Il s’agit de la filiale du manufacturier en charge de la transition énergétique des véhicules utilitaires professionnels. Cette alliance représente un formidable espoir pour la démocratisation de l’hydrogène comme recours énergétique.
L’hydrogène : Un mirage ?
A première vue, l’hydrogène semble être une alternative séduisante à la voiture électrique. Après tout, qui n’apprécierait pas un plein à la pompe rapide et une grande autonomie ? Cependant, après analyse plus approfondie, il s’avère que ce n’est pas une solution idéale. D’une part, la fabrication de l’hydrogène par l’électrolyse de l’eau nécessite beaucoup d’électricité. En effet, environ 60 kWh d’électricité sont nécessaires pour produire 1 kg d’Hydrogène, pour un rendement global de 25%.
D’autre part, son coût n’est pas des plus attractifs : Pour 1 kg d’hydrogène, il faut compter entre 10 à 15 €, ce qui représente un coût de plein d’environ 70 €. Ajouté à cela, seulement deux véhicules à hydrogène sont actuellement homologués en France : le Hyundai Nexo et la Toyota Mirai. La première consomme environ 1 kg/100 km, ce qui représente une dépense d’environ 11 €/100 km.
Des défis logistiques importants
Le transport de l’hydrogène reste également un défi de taille. L’acheminement de l’hydrogène jusqu’aux stations de recharge représente un coût important et une logistique complexe. L’hydrogène est actuellement transporté par des camions-citernes, qui ne sont pas propulsés par l’hydrogène et ne sont pas non plus électriques, ce qui rend le bilan carbone de l’opération plus que discutable.
C’est pourquoi, malgré son potentiel, l’hydrogène semble pour l’heure se cantonner aux véhicules de très grand gabarits tels que les poids lourds, autocars, bateaux ou avions.
Au regard de ces éléments, l’hydrogène est-il réellement une alternative viable à la voiture électrique, ou doit-on continuer à repenser notre mobilité ? Peut-on imaginer un futur où cohabiteraient plusieurs sources d’énergies pour la mobilité, mettant en œuvre le meilleur de toutes, ou sommes-nous en train de chercher une solution miracle qui n’existe pas ?