Face à une hausse significative de l’absentéisme en 2023, des solutions efficaces existent pour aider les petites entreprises à faire face. Les derniers baromètres indiquent une courbe inversée pour les très petites entreprises, un diagnostic est donc nécessaire pour lutter efficacement contre ce fléau.
Impact de l’absentéisme dans les petites entreprises
Le baromètre Malakoff Humanis 2024 révèle une augmentation de l’absentéisme dans les TPE avec 40% des salariés arrêtés en 2023, soit une hausse de dix points par rapport à 2021. Cette tendance est particulièrement marquée dans les secteurs de la santé et de l’industrie. Étonnamment, seulement 25% des dirigeants de TPE expriment des inquiétudes face à ce phénomène. Pour Jean-Noël Chaintreuil, spécialiste du futur du travail, insister sur l’impact financier de l’absentéisme pourrait sensibiliser davantage ces dirigeants aux enjeux de la situation.
Dangers des absences répétées
Dans les petites structures, une absence peut rapidement déséquilibrer l’organisation de l’équipe, d’autant plus que les remplacements s’avèrent compliqués en raison du manque de process de remplacement régulier. De plus, l’absentéisme, lorsqu’il se produit de manière répétée dans une TPE, peut avoir des conséquences importantes sur la stabilité de l’entreprise avec des reports de charge difficiles à absorber.
Rôles et responsabilités des entreprises
Le diagnostic dès l’apparition des premières absences est la première étape vers une gestion efficace de l’absentéisme. Pour ce faire, les questionnaires anonymes peuvent être utiles pour identifier les causes sous-jacentes. Cependant, les TPE semblent moins outillées que les grandes entreprises pour répondre aux risques quand ils surviennent. Même si les entreprises de plus de 50 collaborateurs ont l’obligation de négocier des plans de prévention des risques, cette obligation n’existe pas pour les TPE et petites entreprises. C’est pourtant dans ces structures que l’absentéisme semble plus préoccupant.
L’importance de la prévention
Pour limiter les arrêts maladies, des mesures de prévention ont montré leur efficacité. Selon Anne-Sophie Godin, spécialiste chez Malakoff Humanis, il est nécessaire de mettre en place une prévention individuelle; elle souligne notamment l’importance d’orienter les salariés en souffrance vers les acteurs compétents (médecin du travail, assureurs complémentaires). Pour prévenir efficacement l’absentéisme, il est également essentiel de proposer des conditions de travail adaptées et d’organiser des mesures de prévention collectives.
Suivi des absences et retour à l’emploi
Dans le cadre de l’absentéisme, une autre mesure efficace consiste à accompagner le salarié pendant son arrêt de travail et à anticiper son retour à l’emploi. Pour Marie Content, avocate en droit du travail, l’entretien de retour à l’emploi est un outil efficace ; il faut cependant former les managers à la conduite de cet entretien pour accueillir le salarié à son retour d’arrêt, et lui redonner sa place dans l’entreprise.
La dualité entre prévention et coercition
Au-delà de la prévention, les entreprises peuvent également mise en place des contre-visites médicales pour contrôler l’authenticité des arrêts maladies. Ces contrôles peuvent s’avérer dissuasifs pour certains. Cependant, l’augmentation des arrêts est souvent le reflet d’un malaise plus profond dans l’entreprise. Il est donc essentiel d’analyser l’organisation du travail, les leviers d’engagement, et les moyens de cohésion pour prévenir les arrêts dont l’origine est l’environnement de travail.
D’une situation problématique à une démarche positive
À première vue, la hausse de l’absentéisme peut sembler inquiétante. Cependant, elle peut également être le catalyseur d’un changement positif. En effet, elle peut conduire à une réflexion approfondie sur les conditions de travail, le bien-être des employés et l’efficacité de l’organisation. En identifiant les causes de l’absentéisme et en adoptant des mesures pour le prévenir, les entreprises peuvent améliorer leurs conditions de travail et accroître leur productivité. De quoi nourrir une réflexion pour une prévention plus proactive de l’absentéisme : mesure-t-on vraiment l’impact d’un environnement de travail favorable sur la santé et l’engagement des salariés ?
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