Une nouvelle dimension dans l’univers des concours de beauté arrive à grands pas. L’intelligence artificielle s’invite dans nos vies de façon inédite avec le tout premier concours Miss IA, récompensant des femmes virtuelles générées par l’IA. Un événement qui suscite, pourtant, bien des débats.
Un concours inédit
Notre époque moderne est marquée par une digitalisation accrue de tous les aspects de notre vie, y compris ceux que nous pensions protégés de l’emprise du numérique. En atteste le concours Miss IA, première compétition de femmes créées de toute pièce par l’intelligence artificielle, qui peuvent exercer diverses professions, allant du mannequinat à l’influence en passant par le journalisme. Le concours se tiendra le 10 mai prochain et est organisé par la société Fanvue, en partenariat avec les World AI Creator Awards. La gagnante se verra attribuer le prix de 5 000 dollars et un sponsoring de 8 000 dollars.
Jugement de femmes digitales
Pour juger de la valeur des candidates, un jury hétéroclite a été constitué. Ce dernier est composé de deux modèles virtuels, Emily Pellegrini et Aitana Lopez, accompagnés par l’historienne des concours de beauté Sally-Ann Fawcett et l’entrepreneur Andrew Bloch. Le jury tentera de jauger à la fois la renommée de l’IA sur les réseaux sociaux, les techniques de création utilisées par leur concepteur, au-delà des aspects visuels traditionnels tels que la beauté, la prestance, et les interactions uniques à une série de questions.
Au cœur des débats
Si cette nouvelle peut sembler amusante ou innovante, elle n’en demeure pas moins inquiétante pour certains. D’aucuns voient en effet dans ce concours une régression et une exacerbation des normes de beauté traditionnelles, peut-être même toxiques. L’éditorialiste Arwa Mahdawi s’en alarment : « Les modèles d’IA ne bouleversent pas les normes de beauté traditionnelles, ils les exagèrent. Ils prennent chaque norme de beauté toxique liée au genre et les regroupent dans un package complètement irréaliste ».
Dans la tentative de tempérer les critiques, Sally-Ann Fawcett, membre du jury, argumente que les créateurs ont la possibilité de changer la perception du public envers les femmes dotées d’IA et ambitionne de jouer un rôle à cet égard en sélectionnant une gagnante qui représente le monde moderne.
Cela nous amène à nous demander : Que signifie vraiment « représenter le monde moderne » ? Ne risquons-nous pas, en créant cette nouvelle catégorie de femmes idéalisées, d’attiser un sentiment d’insatisfactions et d’insuffisances chez les femmes réelles ? Et si nous atterrissions dans une réalité où la beauté naturelle et imperfectible de l’humain est mise en second plan, devrions-nous accepter cette génération de femmes numériques parfaites en guise de nouveau standard ?