Entre deepfakes, retouches d’images et parodies diverses, l’intelligence artificielle s’invite progressivement dans la campagne des élections européennes, redéfinissant les règles du jeu électoral traditionnel.
Les manipulations d’informations au cœur de la campagne électorale
L’avènement de l’intelligence artificielle dans la sphère politique n’est plus un secret. Rising au milieu des traditionnelles affiches de candidats, des courriels de campagne et des débats télévisés, les nouvelles formes de propagande politique basées sur l’IA semblent prospérer en cette période électorale. Plus que de simples parodies, elles génèrent des questions importantes sur l’éthique et la réglementation de la campagne électorale digitale.
Cela a été notablement illustré par un récent exemple impliquant une vidéo parodique de Valérie Hayer, candidate de la majorité présidentielle aux élections européennes. Diffusée en masse sur les médias sociaux, cette vidéo était en réalité un montage, d’apparence officielle. Le caractère convaincant du clip doit beaucoup à l’intelligence artificielle, notamment ChatGPT, utilisée pour générer les paroles, et une autre application dédiée à la musique.
La nécessité d’une réglementation adéquate
Face à la prolifération de telles tactiques de campagne alimentées par l’IA, il devient impérieux de disposer d’un cadre réglementaire approprié et d’une surveillance accrue. Dans cette perspective, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a convié les acteurs majeurs du numérique à collaborer dans la lutte contre ce phénomène. Google, LinkedIn, Meta, Microsoft, TikTok et X (ex-Twitter) se sont réunis avec l’Arcom et le service technique et opérationnel de l’État chargé de la vigilance contre les ingérences numériques étrangères.
L’objectif de cette initiative est clair : établir une ligne directrice commune pour combattre le fléau de la manipulation de l’information par le biais de l’intelligence artificielle lors des élections européennes.
Une nouvelle ère pour la politique
Si ces nouvelles formes de propagande sont inquiétantes, elles témoignent également de l’entrée de la politique dans une nouvelle ère. Le potentiel de l’intelligence artificielle pour générer des contenus persuasifs peut ouvrir la voie à des stratégies de campagne inédites.
Au-delà de ses utilisations controversées, l’IA peut également jouer un rôle positif dans la campagne électorale, en aidant à analyser de grandes quantités de données électorales pour informer les stratégies de campagne, ou en contribuant à une plus grande transparence et une meilleure prise de décisions.
Mais cet immense potentiel doit être encadré par des mécanismes de régulation robustes pour que la technologie soit un levier dans le processus démocratique et non une menace.
La présence grandissante de l’intelligence artificielle dans le domaine de la politique est indéniable. Sauvegarde de l’éthique électorale ou dérive vers une manipulation encore plus invasive de l’électorat? Les prochains mois nous le diront. Et vous, comment voyez-vous l’avenir des campagnes électorales avec le recours à l’intelligence artificielle ?