La proposition de la Cour des comptes visant à cesser l’indemnisation des arrêts de travail de moins de huit jours suscite bien des interrogations. Quels travailleurs seraient les plus impactés par cette mesure controversée ? Les données récentes et les statistiques fournies par le baromètre sur l’absentéisme du cabinet Malakoff Humanis permettent d’identifier les principales pathologies concernées.
Entre grippe et tendinite
Les maladies saisonnières représentent une part non négligeable des arrêts de travail de courte durée. En 2019, ces pathologies, qu’elles soient bactériennes ou virales, étaient responsables de 61 % des arrêts de moins de trois jours. Rhume, grippe, gastro-entérite, angines et bronchites sont autant de raisons pour lesquelles les travailleurs doivent parfois s’absenter.
En parallèle, les troubles musculosquelettiques (TMS) figurent aussi parmi les principales causes d’arrêt. Ils comptaient pour 18 % des arrêts courts en 2019. Ces affections concernent notamment les douleurs au dos, les tendinites, et le syndrome du canal carpien. Souvent liées aux conditions de travail, ces maladies peuvent imposer des arrêts fréquents mais de courte durée.
Impact psychologique
Les troubles psychologiques, bien que souvent méconnus, représentent également une part importante des arrêts courts. En 2019, ils étaient responsables de 11 % des arrêts courts. Le stress, la fatigue et d’autres symptômes précoces de dérèglements psychologiques incitent les travailleurs à prendre des jours de repos.
Cette réalité complexe se reflète dans les arrêts de moyenne durée. Les burn-out et les dépressions commencent souvent par des arrêts courts avant qu’un diagnostic plus grave ne soit posé. La suppression de l’indemnisation pourrait ainsi pousser les travailleurs à ignorer ces premiers signaux.
Tableau récapitulatif des principales pathologies
Emoji | Pathologie |
---|---|
🌡️ | Maladies saisonnières |
💪 | Troubles musculosquelettiques |
🧠 | Troubles psychologiques |
Conséquences économiques
L’analyse de la Cour des comptes estime que la fin des indemnisations pour les arrêts de moins de huit jours permettrait d’économiser 470 millions d’euros par an. Cet allégement du déficit de la Sécurité sociale pourrait toutefois avoir des conséquences sociales importantes, notamment par une augmentation du présentéisme.
Présenter malade au travail pourrait devenir une norme. En 2019, 65 % des salariés déclarent être allés travailler en étant malades. Cette tendance pourrait s’accentuer, augmentant les risques de contagion et de dégradation de la santé des salariés à moyen terme.
- Rhume
- Grippe
- Tendinite
- Syndrome du canal carpien
- Burn-out
- Fatigue
Les arrêts de travail non indemnisés ne toucheraient pas que les finances, mais également la santé et le bien-être général des travailleurs. Cette proposition appelle à une réflexion profonde : Quelle est la véritable économie derrière ce plan, et à quel prix humain ?