Les différents statuts professionnels en France, tels que ceux d’intermittent et d’auto-entrepreneur, soulèvent fréquemment des questions en matière de retraite. Si chaque type de travailleur doit un jour prendre sa retraite, les modalités de calcul et les régimes auxquels ils cotisent peuvent varier. À travers un entretien avec des spécialistes des régimes de retraite, cet article se penche sur les spécificités de ces statuts afin de mieux vous éclairer.
Micro-entrepreneurs : cotisations et droits à la retraite
Les micro-entrepreneurs, autrefois appelés auto-entrepreneurs, cotisent pour une retraite de base et une retraite complémentaire. Leurs cotisations sociales sont prélevées directement sur le chiffre d’affaires réalisé, que ce soit mensuellement ou trimestriellement. Ces cotisations permettent d’accéder aux droits à la retraite.
Un micro-entrepreneur, sans chiffre d’affaires, ne verse pas de cotisations sociales et ne cumule donc pas de droits à la retraite. « Les micro-entrepreneurs relèvent du régime des indépendants, géré par l’Assurance retraite. Pour cette catégorie, on parle de meilleurs revenus », explique Philippe Bainville, expert de l’Assurance retraite. Le taux de cotisation diffère en fonction de l’activité exercée.
Âge de départ à la retraite pour les micro-entrepreneurs
Un micro-entrepreneur peut partir à la retraite dès qu’il atteint l’âge légal, mais cela ne signifie pas qu’il bénéficiera nécessairement d’une retraite à taux plein. À 67 ans, un micro-entrepreneur peut toucher une retraite complète même sans avoir cotisé le nombre de trimestres requis.
De plus, pour accéder à un taux plein avant l’âge de 67 ans, il doit avoir une durée d’assurance suffisante. Philippe Bainville précise que « ce sont des statuts particuliers qui permettent aux individus de continuer leur activité après avoir demandé leur retraite ».
Les intermittents et leur retraite
Les intermittents, souvent engagés par de multiples employeurs, voient leur retraite calculée comme celle des salariés du secteur privé. Leur retraite de base dépend du régime général de l’assurance vieillesse. « Les intermittents ne bénéficient pas de traitements particuliers mais demandent une vigilance accrue en raison de leurs carrières complexes », note Philippe Bainville.
Le calcul de la retraite des intermittents repose sur le salaire annuel moyen. Les revenus non soumis à la cotisation vieillesse, comme les indemnités de chômage, ne sont pas pris en compte. Cependant, ces allocations permettent d’acquérir des points pour la retraite complémentaire, selon les conditions.
Résumé des spécificités des statuts
📋 Spécificité | Détail |
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💼 Micro-entrepreneurs | Cotisations sociales sur chiffre d’affaires |
⌛ Départ à la retraite | Âge légal, possible taux plein à 67 ans |
🎭 Intermittents | Calcul reposant sur salaire annuel moyen |
Régimes complémentaires et cas particuliers
Les intermittents dépendent d’un régime de retraite complémentaire spécifique nommé Audiens, géré par l’Agirc-Arrco. « La prise en charge des intermittents par l’Agirc-Arrco résonne entièrement avec celle de l’Assurance retraite », explique Fanny Guillou-Marre.
Il existe des cas particuliers, notamment pour ceux ayant de multiples employeurs et des engagements épars. « Ce genre de public demande davantage de préparation », informe Philippe Bainville. Les travailleurs des services à la personne, tels que les concierges et les assistantes maternelles, exigent également une attention accrue sur le relevé de carrière.
Conclusion ouverte
Le passage à la retraite pour les intermittents et les micro-entrepreneurs demande une attention particulière, surtout en raison de la pluralité d’employeurs et des différentes sources de revenus. La complexité de ces carrières appelle à une anticipation et une préparation minutieuse. Comment les futurs systèmes de retraite pourront-ils s’adapter aux évolutions des statuts professionnels ?