Suivre des études universitaires tout en étant rémunéré : est-ce bientôt une réalité en France ? Les défis financiers constituent l’un des principaux obstacles à la poursuite d’études après le bac. Face à cela, plusieurs dispositifs existent, comme la bourse du Crous. Cependant, ceux-ci restent limités par rapport aux solutions proposées dans d’autres pays européens où l’idée de « salaire étudiant » est déjà mise en œuvre.

Qu’entend-on par revenu étudiant ?

Le revenu étudiant, également connu sous le nom de salaire estudiantin ou revenu universel pour les jeunes, représente une forme de rémunération attribuée à chaque étudiant du supérieur. Cette initiative vise à offrir une aide financière à tous les élèves inscrits dans des universités, écoles de commerce ou d’ingénieurs, ainsi que les instituts de sciences politiques, entre autres établissements.

L’objectif de ce dispositif est d’encourager davantage de jeunes à poursuivre leurs études après l’obtention du bac. Cette idée n’est pas nouvelle : après la Seconde Guerre mondiale, cette proposition suscitait un grand intérêt, soutenue même par des étudiants gaullistes.

Exemples de revenus étudiants à l’étranger

Plusieurs pays européens ont adopté le concept de salaire étudiant. Au Danemark, par exemple, le soutien financier peut atteindre jusqu’à 860€ par mois, en fonction des revenus et de la situation personnelle des élèves du supérieur. Une telle aide se rapproche du montant attribué aux bénéficiaires de la bourse étudiante d’échelon 7 en France.

En Norvège, le revenu étudiant peut atteindre 1 150 euros mensuels. Toutefois, il prend la forme d’un prêt garanti par l’État. Il est important de noter le coût de la vie plus élevé dans ces pays nordiques comparativement à la France.

Vers un salaire minimum pour tous les étudiants ?

En France, l’idée de rémunérer les étudiants a souvent fait partie des débats électoraux, notamment durant les présidentielles de 2022. Jean-Luc Mélenchon de la France Insoumise proposait un salaire de plus de 1 000 euros par mois, tandis qu’Anne Hidalgo du Parti Socialiste suggérait une aide ponctuelle de 5 000 euros pour les jeunes de 18 ans.

Du côté du Parti Communiste, Fabien Roussel envisageait une allocation de 850 euros mensuels pour tous les étudiants, sans condition de ressources. Quant à Yannick Jadot d’Europe Écologie Les Verts, il proposait un salaire étudiant de 920 euros par mois, sous conditions également.

📝 Nom de la proposition Détails
🚀 Jean-Luc Mélenchon 1 000 euros mensuels
💼 Anne Hidalgo 5 000 euros à 18 ans
🌹 Fabien Roussel 850 euros mensuels
🌿 Yannick Jadot 920 euros mensuels (sous conditions)

Il semblerait qu’à l’approche des législatives de juin 2024, cette question soit mise en veille. Le Nouveau Front Populaire (NFP), regroupant plusieurs partis de gauche, propose plutôt un revenu minimum d’autonomie pour tous les jeunes en précarité, lieu de résidence et ressources pris en compte. Ce revenu atteindrait environ 1 100 euros, mais reste conditionné aux ressources.

Revenu minimum étudiant : efforts locaux en France

Avant une potentielle généralisation du revenu étudiant sur l’ensemble du territoire, quelques communes françaises ont expérimenté le Revenu Municipal Étudiant (RME). Une dizaine de villes offrent ce dispositif, cumulable avec la bourse du Crous. Cependant, cette aide s’élève à environ 200 euros par mois, pour 10 mois par an.

Pour bénéficier du RME, plusieurs critères doivent être satisfaits, notamment des critères de ressources et parfois de distance géographique par rapport à l’établissement. Malgré ces initiatives locales, le soutien apporté par le RME reste insuffisant pour pallier les difficultés rencontrées par de nombreux étudiants, notamment en termes de logement.

  • Ce qu’est le revenu étudiant
  • Exemples en Europe
  • Débats politiques en France
  • Initiatives locales

Alors que plusieurs solutions ont été testées et proposées, la route vers un revenu étudiant universel en France est encore longue. Comment le pays peut-il s’inspirer des modèles étrangers tout en adaptant ces politiques aux réalités locales ?

À l’heure actuelle, la question du revenu étudiant reste en suspens en France, mais certaines initiatives locales montrent la voie. Plusieurs villes ont déjà mis en place des dispositifs comme le Revenu Municipal Étudiant (RME), qui vise à soutenir les étudiants en complément des bourses traditionnelles. Bien que cette aide ne soit que de 200 euros par mois pour 10 mois, elle représente un effort notable pour alléger la charge financière des étudiants. Toutefois, des critères stricts de ressources et de distance géographique sont souvent appliqués, limitant ainsi son accessibilité.

Voici un récapitulatif des initiatives et conditions associées :

  • Revenu Municipal Étudiant (RME) : 200 euros par mois, pour 10 mois, soumis à conditions.
  • Conditions d’éligibilité :
    • Critères de ressources
    • Distance par rapport à l’établissement
  • Cumulable avec la bourse du Crous

Ces initiatives locales, bien qu’elles représentent une avancée, restent limitées en termes de portée et de montant. Elles ne sont qu’un début et pourraient servir de base à une généralisation du revenu étudiant en France. Cependant, pour répondre pleinement aux besoins des étudiants, une réflexion plus globale est nécessaire, intégrant les modèles européens tout en adaptant les solutions aux spécificités françaises.

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les tendances entrepreneuriales, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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