L’année dernière, Alexandre Barrière et sa sœur Joy Desseigne-Barrière ont repris les rênes du groupe Barrière, célèbre pour ses casinos et hôtels de luxe en France. Au-delà de leur volonté de redonner à l’entreprise familiale son lustre d’antan, les héritiers ne cachent pas leur mécontentement face à la pression fiscale qui pèse sur leurs établissements, en particulier sur les casinos.

Une fiscalité jugée disproportionnée

« En France, nos casinos reversent plus de 55 % de leur chiffre d’affaires à l’État et aux collectivités », indique Alexandre Barrière dans les colonnes de Paris Match. Une proportion qu’il juge nettement plus élevée que celle des grandes entreprises technologiques, comme les Gafam, qui sont taxées en moyenne à 9% de leurs bénéfices et sont soumises à un prélèvement de 3% sur leur chiffre d’affaires.

Pour le coprésident du groupe Barrière, cette différence de traitement est difficilement compréhensible et s’oppose au principe d’équité inscrit dans la Constitution française. « Le texte stipule que chacun doit contribuer à la mesure de ses facultés », souligne le coprésident.

« À croire que le groupe Barrière a plus de facultés que les Gafam », ironise Alexandre Barrière, regrettant l’écart entre les obligations fiscales des entreprises de divertissement traditionnelles et celles des géants du numérique.

« Nous ne demandons pas à être mieux traités que les autres, mais pas moins bien non plus. Chaque année, nous versons plus d’un demi-milliard d’euros à l’État, presque autant que les Gafam. Ce n’est pas normal », martèle-t-il.

Un groupe ancré localement et créateur d’emplois

Alexandre Barrière estime que la contribution de son groupe au rayonnement français mérite une reconnaissance plus équitable. Selon lui, les casinos Barrière ne sont pas de simples établissements de jeux, mais des acteurs majeurs de l’économie locale. Ils participent à l’animation des communes et génèrent de nombreux emplois, directs et indirects, dans les régions où ils sont implantés.

Le groupe investit notamment dans de vastes projets de rénovation pour rendre plus attractif l’Hexagone. « Aujourd’hui, il n’y a plus aucun établissement du front de mer de Deauville qui n’ait été réhabilité. Et ce n’est qu’un début », promet Alexandre Barrière.

La nomination de Grégory Rabuel, Directeur général du groupe Barrière, à la tête du syndicat Casinos de France, témoigne également de la volonté de l’entreprise de renforcer son influence et de plaider pour un meilleur cadre réglementaire. Grégory Rabuel travaille à donner plus de poids au groupe au sein des instances de représentation, en mettant en avant son rôle dans la dynamisation des territoires et la préservation de nombreux emplois.

Un appel à l’équité pour préparer l’avenir

Le groupe Barrière, avec ses 32 casinos, son centre de jeux, et ses 19 hôtels de luxe, réalise un chiffre d’affaires annuel de 1,3 milliard d’euros. Pourtant, d’après Alexandre Barrière, cette réussite ne doit pas masquer les défis auxquels il est confronté. « Notre groupe a perdu l’aura qu’il avait au XXe siècle. Notre ambition est de redonner vie à la grande époque Barrière », affirme-t-il. Cet objectif passe par une diversification des activités et une montée en gamme de leurs établissements, mais aussi par une meilleure reconnaissance des spécificités fiscales de leur secteur.

Selon le coprésident, la question de la fiscalité est centrale pour le développement futur du groupe. Il estime qu’un rééquilibrage des prélèvements fiscaux permettrait de libérer des marges de manœuvre, essentielles pour financer de nouveaux projets et continuer à investir dans les régions. Convaincu que son groupe mérite d’être soutenu pour ce qu’il apporte à la France, Alexandre Barrière espère que sa voix sera entendue par les pouvoirs publics.

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les tendances entrepreneuriales, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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