Les océans du monde abritent une flotte de navires peu connus du grand public, mais d’une importance capitale pour l’industrie de la pêche : les « reefers », ou navires frigorifiques. Ces mastodontes des mers effectuent des échanges essentiels en haute mer, permettant de réduire l’empreinte carbone des flottes de pêche en évitant des allers-retours coûteux vers le port. Pourtant, derrière cette façade de praticité, se cachent des enjeux de transparence et de gouvernance. Une récente étude rendue publique par la revue Science Advances dévoile enfin à qui appartiennent ces géants des mers, soulevant ainsi de nouvelles questions sur la durabilité et la légalité de leurs opérations.
Les reefers, acteurs majeurs mais opaques de la pêche mondiale
Les reefers ne se contentent pas de naviguer les océans ; ils représentent environ un tiers des transbordements de thon à travers le monde. Cette part importante du marché mondial du poisson, évaluée à plusieurs milliards de dollars, soulève des préoccupations quant à la transparence des opérations.
Souvent situés hors de portée des regards, ces navires facilitent des échanges qui peuvent dissimuler des activités illégales. Le risque de blanchiment des prises illégales est élevé, car l’opacité des transactions en haute mer permet de masquer l’origine des poissons. Cependant, les avancées technologiques, notamment dans le domaine des satellites, permettent désormais de suivre ces activités avec une précision accrue.
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Une enquête qui lève le voile sur les propriétaires
La recherche menée par Frida Bengtsson et son équipe a permis d’identifier les propriétaires de 569 reefers actuellement en activité. Cette transparence nouvelle est cruciale pour renforcer la gouvernance maritime. Savoir qui détient réellement ces navires est essentiel pour une surveillance efficace, affirme Bengtsson.
Les résultats de l’étude indiquent que les propriétaires russes et chinois détiennent une part significative de cette flotte, représentant ensemble près de la moitié de l’ensemble des navires. Cette concentration de contrôle entre quelques mains pose des questions sur la gestion durable et équitable des ressources maritimes.
Mañana recibiremos nueva recalada buque #Platon #CMA
Cargaremos 250 Teus full reefers directo a Santos 🇧🇷 pic.twitter.com/upoeMQ3fHO— Emilio Bustamante (@TC2mdp) November 1, 2024
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Vers une gestion plus durable des ressources maritimes
Malgré les défis, la concentration de la propriété des reefers présente aussi une opportunité. Si les dix plus grands propriétaires, responsables d’un quart des transbordements mondiaux, peuvent être incités à adopter des pratiques plus durables, l’impact pourrait être significatif.
Les chercheurs espèrent que la mise à disposition de ces données encouragera les ONG, assurances et acteurs financiers à favoriser des comportements responsables en mer. La transparence est désormais un outil incontournable pour la durabilité, souligne l’étude.
🔍 Transparence | L’étude identifie les propriétaires des reefers, améliorant la gouvernance maritime. |
🌍 Environnement | Les reefers réduisent l’empreinte carbone en évitant les retours fréquents au port. |
🛳️ Économie | Un tiers des transbordements de thon passe par ces navires, un marché de plusieurs milliards. |
Des perspectives ouvertes sur l’avenir des océans
Les données issues de cette étude offrent une cartographie détaillée des opérations des reefers, des pavillons utilisés aux zones d’exploitation. Cette information est désormais disponible en ligne, offrant une transparence inédite et des possibilités de suivi pour les parties prenantes de l’industrie maritime.
Il reste à voir comment ces informations seront utilisées pour inciter à des pratiques plus durables. La question qui se pose est : comment les gouvernements et les organisations internationales vont-ils réagir pour sécuriser l’avenir de nos océans ?
Bravo pour cet article qui éclaire enfin sur un sujet si peu connu !
Les reefers, c’est comme des frigos géants sur l’eau ? Fascinant !
Je me demande si ces navires ont un impact sur la biodiversité marine 🤔
Merci pour cet éclairage, je ne savais même pas que ces navires existaient !
Les propriétaires russes et chinois… surprenant ou inévitable ? 🤨
Super article, mais quid des réglementations internationales ?
En gros, c’est un peu comme des camions frigorifiques flottants ? 🚢
J’aimerais en savoir plus sur les technologies de suivi satellitaire utilisées.
Ces pratiques de transbordement ne sont-elles pas dangereuses pour l’environnement ?
Encore des multinationales qui contrôlent tout… 😒
Ce serait bien de voir plus de transparence dans toutes les industries maritimes !