EN BREF |
|
Lockheed Martin, l’un des géants de l’aérospatiale de défense américaine, se trouve à un tournant stratégique majeur. Après avoir été écarté des programmes Next Generation Air Dominance (NGAD) de l’US Air Force et F/A-XX de la Navy, l’entreprise a décidé de se concentrer sur le développement d’une version améliorée du F-35 Lightning II. Ce changement de cap, annoncé par le PDG Jim Taiclet lors d’une conférence téléphonique sur les résultats trimestriels, marque le début d’une initiative ambitieuse visant à transformer le F-35 en une plateforme haute performance.
Le F-35 « Ferrari » de Lockheed
Jim Taiclet a décrit la nouvelle vision pour le F-35 comme une transformation radicale, destinée à offrir 80 % des capacités projetées du NGAD, mais à la moitié des coûts d’approvisionnement. « Nous transformons essentiellement le châssis du F-35 en une plateforme haute performance, pensez-y comme une Ferrari, » a-t-il déclaré. Cette vision repose sur l’utilisation de technologies cofinancées par les programmes de modernisation du NGAD et du F-35 Block 4, visant à améliorer la survivabilité, la fusion des capteurs et les profils de létalité de l’avion.
Taiclet a souligné que l’objectif est d’intégrer des capacités avancées dans la cellule du F-35 sans supporter les coûts d’une sixième génération. L’initiative est qualifiée de technique, bien que les détails des mises à jour spécifiques restent à confirmer. Cependant, des améliorations dans les capteurs infrarouges passifs de nouvelle génération, les géométries furtives améliorées et les contre-mesures électroniques adaptatives sont envisagées.
Défi du F-47
Lockheed vise également à améliorer l’exportabilité grâce à ces innovations, bien que toute amélioration destinée à la vente militaire à l’étranger devra recevoir l’approbation du gouvernement américain. Le programme de modernisation du F-35 Block 4 pourrait simplifier les régulations et réduire les coûts, renforçant ainsi la compétitivité à l’export.
Cette réorientation stratégique intervient alors que Lockheed perd pied sur le marché des chasseurs de sixième génération. L’entreprise n’est pas considérée comme un candidat de premier plan pour le programme F/A-XX de la Navy, après avoir soumis un design qui n’a pas satisfait aux exigences opérationnelles de base. Inspiré par l’approche de Boeing après sa perte dans le programme Joint Strike Fighter (JSF) en 2001, Lockheed semble prêt à offrir des plateformes héritées améliorées comme solutions intermédiaires.
Optimisme malgré les défis
Malgré la perte du NGAD, les dirigeants de Lockheed restent optimistes quant aux perspectives de l’entreprise dans le domaine des avions de chasse. Maria Ricciardone, vice-présidente des relations avec les investisseurs chez Lockheed, a déclaré : « Nous prévoyons plus de 3 500 F-35 en service opérationnel au sommet du programme. » Elle a souligné que la croissance à court et moyen terme sera alimentée par le maintien en puissance du F-35, les achats alliés et les nouvelles initiatives de défense, telles que le système de défense antimissile Golden Dome.
Jim Taiclet a conclu en confirmant que Lockheed a reçu un compte rendu détaillé de la décision du NGAD de la part de l’Air Force et qu’il analyse actuellement les retours pour guider les corrections stratégiques.
Perspectives futures
Face à ces évolutions, Lockheed Martin se prépare à un futur riche en défis et opportunités. L’entreprise mise sur l’innovation technologique et la réactivité stratégique pour consolider sa position sur le marché mondial de la défense. Les technologies issues du NGAD et les enseignements tirés de leurs précédents échecs alimenteront leurs futures avancées.
La question qui reste en suspens est la suivante : Lockheed Martin parviendra-t-il à transformer ses ambitions technologiques en succès commercial à l’échelle mondiale ?
Ça vous a plu ? 4.4/5 (20)
Un avion F-35 version Ferrari ? On peut aussi choisir la couleur de la carrosserie ? 😂