En Marche !, nouveau venu parmi les partis politiques en vue des élections présidentielles 2017, a permis le succès du candidat Emmanuel Macron en réutilisant les dernières données du marketing numérique employé par les start-up les plus en pointe. Mais après la réussite de la campagne le maintien semble difficile.
Le diagnostic d’une situation délicate
La vie politique française a la réputation d’être mouvementée. Comme dans la plupart des démocraties contemporaines, l’opinion publique est en France très mouvante.
Si la majorité présidentielle, dont le parti a été rebaptisé « La République en Marche ! » (LREM), doit son existence à une campagne menée d’une main de maître par des procédés inédits dans le paysage politique français, l’heure est au bilan et à la relance. Après la défaite des élections sénatoriales et la baisse de popularité du président de la République, le parti souhaite retrouver sa jeunesse afin de susciter l’enthousiasme de ses débuts en reprenant les recettes qui fonctionnent. Et en trouvant de nouvelles.
Les principaux éléments mis en cause sont la démotivation des 338 000 adhérents revendiqués (la dernière consultation interne n’a recueilli que 20 000 réponses) et le défaut de « démocratie interne » souvent pointé du doigt. Ternissent également l’atmosphère les retours au galop des bons vieux réflexes politiques, comme une candidature unique et officielle à la présidence d’un mouvement En Marche ! devenant peu à peu un parti comme les autres aux yeux des commentateurs.
La « nation start-up » annoncée le 15 juin 2017 est l’objectif de la relance voulue :
Relancer un mouvement comme une entreprise
Dès ses origines, En Marche ! a marié les bonnes vieilles stratégies électorales avec les procédés de communication les plus innovants hérités du business. Cet effort marketing commencé dès 2016 est appelé à s’intensifier dans les mois à venir en continuant de surfer sur les nouvelles technologies. Les journalistes parlent même d’une « cellule de geeks » à l’œuvre au siège d’En Marche ! à Paris, sous la houlette d’Étienne Lacourt.
Une douzaine d’individus composeraient une équipe dédiée à la tech pour créer un militantisme d’un nouveau type, reposant sur le digital. Le parti présidentiel souhaite reléguer sa stagnation du moment dans les oubliettes en ne cessant d’innover. La modernité et le mouvement restent les maîtres-mots du collectif.
Les dirigeants d’En Marche ! songent assurément aux sites Internet qui cartonnent, comme les réseaux sociaux et autres MOOC. La forme faisant beaucoup, ils savent que l’esprit militant sera plus facilement entretenu avec une interface agréable d’utilisation et une omniconnexion motivante.

D’autres plates-formes concernent des projets politiques locaux, afin d’allier l’immatériel de la technologie au concret du terrain, poussant ainsi les adhérents LREM à se rencontrer à l’échelle locale.
Des formations en ligne ont déjà cours, depuis le 20 novembre, sous l’autorité de Pénélope Liot. Le but : fidéliser les sympathisants et les inciter à aller plus loin. La prochaine échéance où En Marche ! a prévu d’être au rendez-vous est les élections municipales de 2020, Emmanuel Macron ayant obtenu des scores importants dans la plupart des grandes villes françaises.
Reste maintenant à savoir si d’autres partis politiques vont rapidement ou non imiter ces idées d’innovation politique. Des électeurs se sentant non représentés créeront peut-être des mouvements start-up concurrents. Il est certain que de nouvelles idées d’innovation politique venant des horizons du business se feront encore jour le temps passant.
La scène politique française est dans tous les cas près d’être révolutionné par les nouveaux modes de vie connectés. Les Français peuvent dès maintenant se faire une idée de ces services et de leur efficacité.
- Site web : https://en-marche.fr/
- Contact : [email protected]