Entre science-fiction et film d’horreur, le projet de la start-up Nectome est pourtant bien réel. Il s’agit de trouver un moyen de télécharger les cerveaux humains, action présentée comme un ersatz de vie éternelle en dehors de son corps et de son âme. Mais personne ne s’y est encore essayé. Et pour cause ! Il faut accepter d’être tué pour ce faire…

Un rêve qui fait peur !

La revue de technologie du célèbre MIT a récemment publié tout un dossier sur l’entreprise Nectome. Cette dernière souhaite conserver les données de cerveaux humains de la manière la plus parfaite possible, avec pour but leur téléchargement futur – lorsque la science aura fait des progrès – dans des simulations informatiques capables de ranimer l’esprit humain. Une utopie qui vous invite au monde des cyborgs et androïdes !

D’anciens chercheurs du MIT, pour certains spécialistes de l’intelligence artificielle, sont dans la boucle. Il s’agit notamment de Robert McIntyre et de Michael McCanna. Le procédé qu’ils sont en train de mettre au point est un genre de vitrifixation cérébrale. Ils ont en partie repris à travers la société 21CM les techniques de cryogénisation découvertes par Greg Fahy dans la décennie 1980. Leur perfectionnement passe notamment par des injections de glutaraldéhyde avant un brusque refroidissement vers les -135 °C.

Au cas où il serait impossible de redonner vie à ces tissus complexes, Nectome jouera la carte de la recréation informatique des cerveaux. Celle-ci demande cependant des développements encore très nombreux… Il faudrait donc attendre longtemps avant de pouvoir effectuer le copier-coller des données issues de cerveaux vitrifixés, tant le « connectome » cérébral est complexe :

Où les choses en sont-elles ?

Actuellement, le cerveau humain est encore trop peu connu pour être reproduit. Ceux qui se laisseraient tuer par Nectome contre une hypothétique éternité n’auraient aucune garantie… Si les recherches scientifiques font des progrès fulgurants, rien ne dit qu’elles pourront aller jusqu’au bout sans heurter des barrières infranchissables, comme l’existence de l’âme ou la nécessité du corporel pour l’esprit. Difficile de pronostiquer avec assurance dans ces matières existentielles qui suscitent nécessairement l’intérêt :

https://www.youtube.com/watch?v=9BPSNYOZGss

Pourtant, vingt-cinq individus ont déjà versé dix mille dollars chacun à Nectome en vue d’être tués et téléchargés… lorsque cette technique sera au point. La start-up espère être prête dans quelques années. Pour ce qui est de la vitrifixation des cerveaux, un essai a déjà été effectué avec une vieille dame décédée de mort naturelle. L’opération a été réalisée dans les trois heures qui ont suivi son décès. Nectome compte utiliser les législations favorables à l’« euthanasie » pour vitrifixer des personnes encore en vie…

La société en question a reçu des subventions fédérales américaines à hauteur d’un million de dollars environ. Elle a parallèlement levé un montant similaire auprès d’investisseurs privés. L’entreprise table sur cinq à dix ans pour concrétiser ses projets : nous aurons donc sans doute l’occasion d’en reparler !

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les tendances entrepreneuriales, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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