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Mines : Aliou Boubacar Diallo vend ses parts dans Wassoul’Or

L’homme d’affaires malien Aliou Boubacar Diallo a annoncé mercredi 17 juillet la vente de ses parts dans la société d’exploitation aurifère Wassoul’Or, qu’il a fondé au début des années 2000. Selon la presse malienne, et si le nom de l’acquéreur n’est pas encore connu, la transaction avoisinerait les 200 millions de dollars, ou comment investir en bourse.

Aliou Boubacar Diallo et Wassoul’Or, c’est donc fini. La fin d’une grande aventure pour le self-made man sahélien qui est parvenu, contre vents et marées, à créer et à pérenniser la première (et unique) mine d’or industrielle du Mali à capitaux nationaux. Comme il l’a évoqué dans sa lettre de départ aux employés de Wassoul’Or, il est parvenu au fil des ans à faire de sa mine de Kodiéran, un outil de production efficace dans le paysage aurifère du Mali, malgré les entraves et les menaces.

« Ce projet, que beaucoup croyaient utopique, je l’ai porté contre vents et marées avec parfois une hostilité de prédateurs et des entraves de toutes sortes », a indiqué Aliou Boubacar Diallo dans un communiqué, avant de préciser que l’entreprise n’avait aucune créance et était prête à accroître encore ses capacités de production grâce aux procédés de cyanuration que les nouveaux investisseurs comptent mettre en place à Kodiéran.

Aliou Diallo a salué la volonté des repreneurs de poursuivre l’investissement massif qu’il a opéré pour améliorer les capacités productives de la mine. Très attaché à cette entreprise pour laquelle il s’est « battu pour son aboutissement, sans repos, ni répit, mais pas sans risques pour sa vie de famille », beaucoup ont semblé surpris par la vente de ses parts dans Wassoul’Or. Le quinquagénaire a indiqué qu’il allait à de nouveaux projets. Mais desquels s’agit-il ?

Petroma Inc semble se placer en tête de peloton. Avec la montée en puissance de ce projet d’Aliou Boubacar Diallo, tout porte à croire que le natif de Kayes porte un intérêt grandissant pour l’exploitation de l’hydrogène naturel à Bourakébougou, à 60 km de la capitale malienne. Sa société, Petroma Inc., avait même annoncé dans Jeune Afrique la création d’une nouvelle filiale, Hydroma SA, dédiée exclusivement à l’exploitation à grande échelle de cet hydrogène malien. En effet, Aliou Diallo reste le pionnier mondial de ce secteur à travers la première unité expérimentale de transformation de l’hydrogène en électricité et en énergie. Ceci pourrait révolutionner le secteur énergétique dans les décennies à venir et il le sait. L’homme d’affaires au flair légendaire sent le bon moment de se concentrer sur ce projet qui attire les convoitises des plus grandes puissances mondiales. À en croire plusieurs études parues ces derniers mois, les potentialités du gisement malien seraient considérables et Aliou Boubacar Diallo pourrait bien être assis sur une véritable montagne d’or blanc.

Un projet gigantesque, qui attise, comme nous le disions, les convoitises de nombreuses majors du secteur énergétique, et qui pourrait justifier qu’Aliou Boubacar Diallo se détache de ses activités annexes pour valoriser l’exploitation de son gisement d’hydrogène naturel. Interrogé sur le retrait du « diamantaire » (ndlr : c’est l’un de ses surnoms à ses débuts) du secteur minier, ses proches sont formels : « ceux qui pensent qu’il abandonne l’or au Mali se trompent ». En effet, il revient qu’Aliou Diallo ne souhaite pas du tout abandonner le secteur de l’or. Va-t-il racheter un autre permis ? Une autre mine ? Pour le moment, rien ne filtre. Nous savons qu’il est engagé dans les mines en Côte d’ivoire et que les choses avancent là-bas également. Clairement, il semble que l’entrepreneur malien est loin de prendre sa retraite qui, pourtant, avec 200 millions de dollars serait bien méritée.

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