Le succès du lancement d’Agoracles, une collection d’art numérique sous forme de tokens NFT, dont les premières œuvres se sont arrachées en quelques minutes mercredi, illustre le poids grandissant du numérique et de la blockchain dans le marché de l’art. Les investisseurs ne s’y sont pas trompés : les ventes de NFT ont explosé en 2021 et au premier trimestre 2022.
C’est une révolution pour les professionnels des mondes de l’art et de la culture. Le marché des NFT, ces jetons non-fongibles qui permettent d’acquérir la propriété sécurisée d’une œuvre digitale, est passé de moins d’un milliard de dollars en 2020 à plus de 40 milliards de dollars en 2021. Impensable il y a quelques mois encore, le marché de l’art numérique se trouve désormais presqu’au niveau du marché de l’art physique !
C’est dans ce contexte de croissance exponentielle que s’inscrit le projet Agoracles, porté par Enzo et Chiara Yee, deux frères et sœurs entrepreneurs, précurseurs des NFT et amateurs d’art avant-gardiste et le designer Olivier Lapidus comme conseiller artistique. Agoracles propose une collection d’œuvres qui revisitent la mythologie grecque avec un regard futuriste et visionnaire. Résultat : une collection de NFT, mêlant divinités et créatures mythologiques. Le tout dans le cadre d’un univers de métavers.
La première étape de la vente de la collection Agoracles s’est tenue le vendredi 23 mars avec la commercialisation de dix des douze Divinités, représentant les tokens les plus exclusifs et les plus chers de la collection. Les dix divinités mises en vente à cette occasion ont été vendues en moins d’une heure pour un prix total de de 120.5 Ethereum (plus de 300 000 euros). Les deux dernières Divinités et les 7767 autres tokens de la collection (dont certains sont plus rares que d’autres) seront commercialisés de manière aléatoire les 21 et 22 avril prochains pour un prix unitaire de 0,15 Ethereum (environ 400 euros).
A l’image d’autres projets de collections NFT, Agoracles propose, en plus de l’acquisition d’une œuvre d’art et d’un investissement à forte potentialité de plus-value, une véritable expérience immersive et communautaire. Les investisseurs qui acquièrent des NFT de la collection deviennent membres et actionnaires d’une communauté exclusive dans le métavers. Comme l’explique Mason Nystrom, un analyste de recherche au groupe de données cryptographiques Messari, « la valeur fondamentale est toujours l’exclusivité ». Selon lui, les NFT, en plus de leur valeur intrinsèque et leur potentialité de plus-value, permettent de constituer des communautés d’intérêt.
Au-delà de l’exclusivité, c’est sans doute Jace Kay du Bored Ape Yacht Club, l’une des collections de NFT les plus emblématiques de l’année 2021, qui résume le mieux pourquoi les investisseurs se ruent sur ce type d’investissements : les potentialités de plus-value à court et long-terme sont plus importantes que celles d’investissements classiques. Selon lui, acheter un NFT revient à acheter un produit, mais aussi à devenir actionnaire d’une marque que l’on aime.
« En 1996, j’ai acheté mon premier ordinateur Apple pour quelque chose comme 3’200 dollars. Si j’avais acheté des actions Apple à la place, je n’aurais jamais eu à travailler un seul jour dans ma vie. Dans le nouveau monde des NFT, quand tu achètes l’ordinateur, tu acquiers en même temps une partie de la marque », a-t-il expliqué. C’est sans doute en cela que les investissements sur le marché des NFT sont aussi révolutionnaires.