La cité de l’amour a mis fin à la romance avec les trottinettes électriques en libre-service, pourtant les débats autour de ce moyen de transport moderne continuent de faire rage. Une nouvelle règlementation vient cependant changer la donne. Quelle est-elle ?

Fin de l’ère libre pour les trottinettes électriques à Paris

Depuis quelques mois, les rues parisiennes connaissent une quiétude inédite. Les trottinettes électriques, jadis en libre accès, ont été évincées suite à un référendum local le 2 avril 2023. Les principales acteurs de ce mode de transport, notamment Tier, Dott et Lime, ont clôturé leur activité en septembre de l’année passée. Ce vide laissé par cette décision, en dépit des plaintes de certains usagers, est-il le signe d’une nouvelle ère pour les trottinettes électriques ?

Une législation en perpétuelle évolution

Le débat autour de l’utilisation des trottinettes électriques ne s’est pas estompé avec leur départ de Paris. Au contraire, cette polémique interroge les réglementations, considérées par beaucoup comme insuffisantes. La vitesse élevée et la stabilité relative de ces engins suscitent des inquiétudes accentuées par une législation fluctuante. Sachez, par exemple, qu’une assurance de responsabilité civile spécifique pour les trottinettes électriques est aujourd’hui requise. Le non-respect de cette mesure pourrait conduire à une amende jusqu’à 3750 euros. Une décision qui rappelle celle adoptée par l’Italie où les trottinettes doivent être immatriculées. Par ailleurs, un décret récent rend ces engins soumis à la même réglementation que les vélos.

Enfin une réglementation efficace ?

La fameuse réglementation évoquée a été décrétée le 23 mars 2024, soumettant les trottinettes électriques et les gyropodes électriques aux mêmes règles que les vélos en matière de code de la route. Dorénavant, les feux rouges grillés, l’utilisation du trottoir ou le non-port du casque pourraient coûter aux utilisateurs de ces modes de transport une somme de 135 euros. Par ailleurs, les restrictions routières établies pour les vélos s’appliquent également à eux. Une mesure qui vise à diminuer le nombre d’accidents dus à ces engins électriques, rappelant qu’en 2023, 42 personnes ont perdu la vie au guidon d’une trottinette, soit 20% de plus que l’année précédente.

Une réglementation respectée ?

Face à ces nouvelles règles, il reste à voir si les conducteurs de trottinettes électriques consentiront à respecter le code de la route ou continueront à emprunter les trottoirs sans se soucier des dangers. Une réflexion qui met en lumière l’attitude de certains cyclistes qui, malgré les sanctions prévues, ne respectent pas non plus le code de la route. Pourra-t-on envisager une réduction des accidents annuels impliquant les trottinettes grâce à cette nouvelle réglementation ?

Finalement, c’est l’ensemble de notre rapport aux modes de déplacement modernes et électriques qui est ici questionné. Comment notre société doit-elle intégrer ces nouvelles pratiques ? Quel rôle la législation doit-elle jouer pour encadrer leur usage tout en assurant la sécurité de tous les usagers de la route ?

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les tendances entrepreneuriales, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

4 commentaires
  1. Moi-même utilisateur d’une trottinette électrique pour la fin de mon trajet domicile-travail (Strasbourg – Illkirch-Graffenstaden), je constate au quotidien d’autres usagers de ce mode de transport ne respectant pas les règles… modèles non-autorisés roulant à plus de 30km/h (parfois plus de 50!) sur les pistes cyclables, sur les trottoirs ou à contresens, montés à 2 sur l’engin (y compris parent / enfant), ou en-dessous de l’âge règlementaire à tourner en rond au milieu des routes…
    Ce que je ne constate pas, en revanche, ce sont des contrôles, et des verbalisations. C’est bien de définir les règles, mais c’est mieux si le nécessaire est fait pour les faire respecter. Pas étonnant que les cyclistes (réputés pour leur incivilité à Strasbourg) et autres utilisateurs de trottinettes électriques ne respectent pas les règles s’ils ne risquent pour ainsi dire rien en y contrevenant, faute de réels contrôles et sanctions.
    Evidemment, en plus des règles, il y a aussi le bon sens, mais je commence à en faire le deuil…

  2. Il faudrait se renseigner… D’où vient l’amende pour non port du casque? Surtout que juste avant, il est dit « mêmes règles que les vélos », et le casque n’est obligatoire que pour les enfants, qui eux n’ont pas le droit de rouler en trotinette électrique.
    Sinon effectivement, les cyclistes et les trottinettes font souvent n’importe quoi. Qu’un type roule à 50 au milieu de la circulation (j’en fais partie), c’est bien moins dangereux que les casques, les contresens, rouler à 25 au milieu des piétons, ou comme le 3/4 sans lumière la nuit.

  3. Autant de morts et blessés à trottinette ? Vite un contrôle technique à 80€ ! Ça réglera le problème.
    Et pour ceux qui écriront qu’ils ne voient pas le rapport, je leur réponds : comme pour les deux roues motorisés…

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