Prenez le contrôle de vos finances ! Voici comment certains salariés ont pris en main leur rétribution financière dans certaines entreprises qui ont tendu vers une gestion démocratisée de la politique salariale. Une question se pose alors : comment ces salariés réussissent-ils à fixer leur propre salaire et comment les entreprises gèrent-elles cette initiative ?
Lucca : Optez pour la transparence et le dialogue
L’entreprise de logiciels RH Lucca met en place un dispositif unique depuis 2016. Dans cette structure, les augmentations de salaires ne sont pas déduites uniquement d’une sombre feuille de calcul excel, mais plutôt de discussions ouvertes avec les salariés concernés. Après trois ans de service, un salarié a le droit de demander une hausse salariale. Cette demande est ensuite présentée devant un comité qui examinera l’argumentaire du salarié. Bien que le comité puisse suggérer de revoir la demande à la hausse ou à la baisse, la décision finale revient au salarié. En 2023, ces salariés audacieux ont obtenu une moyenne de +5,1% d’augmentation, soit +14,2% en tenant compte des augmentations prévues par la grille.
Fasterize : Pourquoi ne pas argumenter sa prétention salariale ?
L’éditeur de solutions d’optimisation web, Fasterize, offre un procédé légèrement différent depuis 2016. Ici, après une année passée au sein de l’entreprise, le salarié indique publiquement le salaire qu’il souhaite et structure par écrit sa demande. Cette demande est alors ouverte à la discussion parmi l’ensemble des salariés. La direction intervient uniquement en cas de prétentions irréalistes. En cas de désaccord, une recherche de compromis s’engage avec les ressources humaines et le dirigeant. En moyenne, les salariés qui ont fait une demande ont obtenu une augmentation de 5,2% en 2024.
SkillX : Les demandes collectives, un système délibératif efficace
Cette entreprise spécialisée en cybersécurité et cloud, SkillX, a mis en place une dynamique collective en matière de rémunération depuis 2021. Un collectif composé de cinq personnes, dont le chef de l’entreprise, la responsable des RH, et deux salariés de SkillX élus, s’occupe des demandes écrites justifiées soumises par les salariés souhaitant une augmentation, sans que le salarié demandeur ne soit présent lors des débats. Les membres du collectif proposent alors une rémunération jugée juste selon des critères définis en avance. La hausse accordée devient le résultat de la moyenne des propositions. En moyenne, les salariés qui ont suivi cette procédure ont obtenu une augmentation de 3,57% en 2022, soit 2 125 euros.
Ces diverses approches ont chamboulé le paysage de la gestion salariale dans ces entreprises, en mettant l’individu au centre de la discussion sur sa propre rémunération. De nouvelles questions se posent alors : ces méthodes rendront-elles les entreprises plus attractives pour les talents en recherche d’autonomie et de transparence ? Ou, au contraire, risquent-elles d’engendrer de nouveaux problèmes de compétitivité ou de méritocratie ? Seul l’avenir nous le dira.
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