Face à une situation économique et financière difficile, de plus en plus de salariés se tournent vers une solution sous-exploitée : demander un acompte sur salaire à leur employeur. Une option légale et accessible, bien que méconnue.
Comprendre l’acompte sur salaire et ses avantages
Aussi surprenant que cela puisse paraitre, de nombreux travailleurs ne savent pas qu’ils ont le droit de demander un acompte sur leur salaire. Selon le Code du travail français, ces acomptes peuvent atteindre jusqu’à 50% de la rémunération mensuelle, représentant une bouée de sauvetage importante pour ceux qui luttent pour boucler leurs fins de mois.
L’acompte sur salaire est différent de l’avance sur salaire. Alors que ce dernier concerne des heures de travail à venir, l’acompte porte sur du travail accompli. Les salariés peuvent en faire la demande à leur employeur après la deuxième quinzaine du mois.
Une demande d’acompte de plus en plus fréquente
Une récente étude menée par PayFit et l’Institut Ipsos révèle une augmentation significative des demandes d’acompte sur salaire en France. Ce serait principalement dû à une inflation persistante et à un contexte économique difficile que traversent nombre de salariés.
Depuis mai 2023, les demandes d’acompte sur salaire ont presque été multipliées par quatre. Près d’un quart des travailleurs français auraient déjà sollicité un acompte sur salaire.
Qui est éligible à l’acompte sur salaire ?
Pour être éligible à cet acompte, les travailleurs doivent être sous contrat à durée déterminée (CDD) ou indéterminée (CDI), et percevoir leur rémunération de façon mensuelle dans le secteur privé. Cependant, les salariés saisonniers, intermittents, temporaires ou ceux qui travaillent à domicile sans être mensualisés n’y ont donc pas droit.
En ce qui concerne les salariés du public, ils peuvent demander un acompte sur salaire mais l’administration n’a aucune obligation de l’accorder. Dans ce cas, un travail préparatoire de justification pourrait s’avérer nécessaire.
Comment demander un acompte sur salaire ?
La demande d’un acompte sur salaire peut se faire par mail afin d’en garder une preuve écrite. Généralement, les employeurs acceptent la première demande d’acompte effectuée dans un mois, sans exiger de motif précis. Cependant, ils peuvent refuser d’autres demandes dans ce même mois.
Il est important de préciser que l’acompte demandé doit correspondre à du travail déjà réalisé. Par conséquent, il est conseillé de ne pas entamer la démarche avant le 15 du mois en cours.
Revendiqué par de plus en plus de travailleurs, l’acompte sur salaire se présente comme une aide précieuse face à l’incertitude économique. Mais combien de salariés, sentant le spectre du découvert approcher, ne connaissent pas encore cette solution à leur portée ?