Dans la course à la décarbonation du transport routier, l’hydrogène émerge comme un concurrent sérieux face aux véhicules électriques à batterie. De nombreux spécialistes de la mobilité lourde parient sur cette molécule pour diversifier l’offre énergétique.
Parier sur l’hydrogène
Avec les exigences croissantes liées à la transition écologique, les industriels du transport routier envisagent de plus en plus sérieusement l’hydrogène, aussi appelé dihydrogène, comme alternative crédible. Même si, actuellement, l’efficacité énergétique de ces véhicules ne rivalise pas avec celle des véhicules électriques à batteries (BEV), la molécule H2 pourrait connaître une expansion significative dans le marché.
Les limites des véhicules électriques à batteries
Il faut noter que tous les types de mobilité ne peuvent pas être satisfaits par les véhicules électriques à batteries. En effet, malgré leur haut rendement énergétique, certaines contraintes subsistent, notamment leur autonomie limitée et le temps de rechargement des batteries. De plus, le poids des batteries peut représenter un inconvénient majeur pour les poids lourds et les véhicules utilitaires.
L’attractivité de l’hydrogène
Malgré un rendement énergétique inférieur à celui des véhicules électriques à batteries, les véhicules à hydrogène présentent plusieurs atouts non négligeables. Ils possèdent une plus grande autonomie, un temps de recharge rapide et un poids réduit, facteurs essentiels pour les véhicules lourds. Ainsi, même si la consommation d’énergie se révèle moins efficace, le dihydrogène dépasse les limites de la technologie électrique pour répondre aux spécificités des véhicules utilitaires.
L’hydrogène : un vecteur énergétique pertinent ?
Afin de déterminer si l’hydrogène représente réellement un vecteur énergétique pertinent pour le futur, il faut considérer plusieurs facteurs. Les coûts de production et de distribution, la sécurité, le recyclage de la technologie hydrogène, sont autant de points à prendre en compte. De plus, le rendement énergétique de l’hydrogène peut encore être amélioré, comme le rappelle Richard Tilagone, spécialiste de l’hydrogène à l’IFP Énergies Nouvelles (Ifpen).
La mise en place d’une infrastructure dédiée
Pour que l’hydrogène puisse être déployé à l’échelle du transport routier, il va falloir mettre en place une infrastructure dédiée. La production d’hydrogène est aujourd’hui encore centralisée et la distribution reste à constituer. Ce sont des défis importants qui peuvent être relevés par l’industrie, mais qui vont nécessiter des investissements conséquents.
L’évolution du marché de l’énergie est un sujet en constante évolution. Si les véhicules utilitaires à hydrogène sont encore minoritaires aujourd’hui, ils pourraient bien devenir l’avenir du transport routier. Face aux limites des véhicules électriques à batterie, le pari de l’hydrogène pourrait changer durablement la face de l’industrie. La question se pose donc : sommes-nous prêts à relever le défi ?