Alors que l’automobile électrique chinoise se fraie un chemin sur le marché mondial, les constructeurs européens se trouvent à un carrefour existentiel, à mesure qu’ils affrontent une nouvelle forme de concurrence.
Une nouvelle forme de concurrence
Depuis ses premiers instants, l’industrie automobile européenne a fait face à des défis venus de l’Est. Des camps de travail du XVIIIe siècle à aujourd’hui, les constructeurs européens ont montré une résilience et une capacité d’adaptation indéniables face à la concurrence étrangère. D’abord les Japonais, et maintenant, les chinois.
La montée en puissance de l’automobile chinoise
Le scénario se répète, mais le danger est d’une nature différente cette fois. Les roues des constructeurs chinois roulent sur le « tapis rouge » que l’Europe leur a déroulé. Les voitures électriques chinoises viennent par centaines de milliers, arrimées dans le port belge d’Anvers, prêtes pour la bataille. Le risque n’est pas seulement commercial, il est existentiel.
L’impact de la technologie
Si naguère, la révolution était productive, elle est aujourd’hui technologique. La menace du changement climatique a accéléré la transition vers les voitures électriques. En une poignée d’années, le marché des véhicules électriques, qui ne représentait que 2 % des ventes en 2018, a été multiplié par six. Selon l’Agence internationale de l’énergie, ce pourcentage devrait atteindre plus de 20 % en 2024.
Les atouts de la Chine
La Chine n’est pas seulement un acteur important, elle jouit d’une filière complète, du raffinage des minerais à la production d’usine. Les constructeurs européens sont en lutte contre ce déferlement. Tout comme à l’époque où Jacques Calvet, ancien patron emblématique de Peugeot, luttait contre l’invasion japonaise, son successeur, Carlos Tavares, doit maintenant faire face à une nouvelle menace.
Une adaptation nécessaire
Cependant, il est important de garder à l’esprit que les constructeurs européens sont loin d’être démunis face à cette concurrence. L’histoire a montré qu’ils ont la capacité et l’énergie pour s’adapter, se moderniser et survivre. Ils ont négocié des quotas de ventes avec les Japonais qui ont conduit à l’ouverture d’usines au Royaume-Uni, en Espagne et même en France.
Les constructeurs français, allemands ou italiens ont résisté et survécu face à l’assaut nippon d’antan, alors pourquoi pas face à l’assaut chinois d’aujourd’hui? Face à cette nouvelle réalité, la question se pose – peuvent-ils adapter leurs stratégies pour répondre aux nouvelles exigences du marché de l’automobile électrique?