Face à la pression de grands groupes automobiles américains, un pays d’Amérique latine suspend ses discussions avec les constructeurs de voitures électriques chinois, une décision qui sent la fingerprints de l’influence américaine.
Stratégie de protection de l’industrie automobile locale
Dans une démarche de préservation de son industrie automobile, fortement dominée par des acteurs américains, ce pays latino-américain a mis un android sur l’entrée des voitures électriques chinoises sur son marché. Selon des informations recueillies de manière anonyme, toutes les discussions futures avec les constructeurs chinois ont été suspendues. Non seulement le pays ne leur accordera aucune subvention selon les autorités, mais elle freinerait également la menace d’une forte concurrence en tenant à distance les constructeurs chinois.
L’énorme industrie automobile américaine présente sur le territoire du pays a largement influencé ces décisions. Les grandes entreprises automobiles américaines, soucieuses de protéger leurs parts de marché, ont exercé une pression constante pour mettre de côté leurs rivaux chinois. À première vue, cette pression semble avoir été rencontrée avec succès.
Le Traité commercial nord-américain, un protecteur involontaire
L’Accord États-Unis-Mexique-Canada (USMCA), signé en vue de favoriser le commerce libre au sein des pays d’Amérique du Nord, est récemment devenu un rempart involontaire contre les constructeurs chinois. Selon un responsable de l’USTR, les dispositions de l’accord ne prévoyaient pas de permettre aux constructeurs chinois de contourner les réglementations protectionnistes locales en profitant des avantages accordés par l’USMCA.
Une réunion entre des représentants des ministères de l’Economie et des Relations extérieures du pays et des responsables américains a également fait surface, remettant en question le futur de l’industrie automobile au sein de la région.
La résilience des industriels chinois
Malgré ces difficultés survenues au Mexique, les constructeurs chinois n’ont pas dit leur dernier mot. Une vingtaine d’entre eux, dont BYD, un des leaders de l’industrie automobile chinoise qui commercialise des modèles tels que Dolphin Mini et Yuan Plus, sont déjà présents sur le marché mexicain. Selon certaines informations, BYD cherche même à obtenir des subventions pour construire une nouvelle usine en Amérique.
Le Mexique, cependant, a déjà alloué une importante somme en subventions – 153 millions de dollars – à une usine Tesla locale en décembre dernier. Tandis que les permis nécessaires ont été obtenus fin 2023, l’usine a subi des retards en raison de l’intégration des technologies de fabrication avancées.
Impact potentiel de cette décision sur l’Amérique latine
Les conséquences de l’exclusion des constructeurs automobiles chinois sur le marché national et l’ensemble de l’Amérique latine ne sont pas encore clairement visibles. D’autres pays tels que l’Argentine, le Brésil et le Chili, qui sont plutôt accueillants envers les constructeurs chinois, pourraient émerger comme des destinations alternatives pour ces derniers. Des marques chinoises comme Chery Auto ont déjà annoncé des plans pour la construction d’usines valant plusieurs centaines de millions de dollars en Argentine.
Qu’en serait-il pour l’avenir des véhicules électriques chinois en Amérique Latine? Se dirige-t-on vers une guerre commerciale dans le secteur automobile, ou existera-t-il des approches plus coopératives et multilatérales pour harmoniser l’industrie automobile sur le continent ?