Être à bord d’une Audi électrique, alignée sur la piste de course, et savoir que vous n’aurez aucune chance de recharger avant de franchir la ligne d’arrivée, voici comment vous en sortir.
Une course électrique, un pari électrisant
La course de voitures électriques, une initiative étonnante d’Audi en partenariat avec Oreca, ne consistait en rien de moins que de pousser les voitures Audi e-tron GT à leurs limites d’endurance, en équipe, sur le circuit Paul Ricard. La course, une aventure automobile audacieuse pour amateurs et journalistes, a attiré l’attention de la Fédération Française du Sport Automobile qui l’a même officialisée.
C’est sur cette piste de 3,8 km que 21 voitures étaient alignées, prêtes à affronter une course de 3 heures sans possibilité de recharge. Un défi ambitieux et exaltant, qui nécessitait une approche entièrement nouvelle de la course automobile.
Une approche différente de la course
La véritable challenge de l’épreuve résidait dans la nécessité de moduler sa vitesse et de gérer ses trajectoires avec minutie pour contenir la consommation. Avec une batterie limitée et une distance à parcourir longue, il était impensable que les voitures atteignent des hauteurs de 250 km/h, la vitesse maximale de l’Audi e-tron GT RS.
Cependant, la perspective de ne pas pouvoir exploiter les 475 kW de la puissance de la voiture était frustrante pour certains. Mais l’esprit de compétition a pris le dessus sur cette frustration lors des essais.
Un apprentissage rapide
Lors des essais du jeudi, mon équipe composée de Marie, Jean-Baptiste et Dimitri, fort de l’expertise de notre coach Stéphane, a su tirer profit des défis présentés par la consommation limitée et les conditions du circuit pour maintenir une moyenne d’environ 105 km/h tout au long de la course.
La tempête inattendue a ajouté une couche supplémentaire à la difficulté déjà croissante de la course. Le froid glacial et les routes glissantes ont fait de la gestion de l’autonomie, une tâche encore plus ardue.
Du lièvre à la tortue
Au cours de la course, il est rapidement devenu clair que ceux qui étaient partis à toute vitesse ne pouvaient pas maintenir leur rythme et ont rapidement perdu leur charge. Comme dans la célèbre fable de La Fontaine, le Lièvre et la Tortue, ce n’était pas le plus rapide qui a remporté la course.
La stratégie et la talent des pilotes ont été mis à l’épreuve durant cette compétition et mon équipe a su gérer les relais en modulant son temps au tour et sa consommation tout au long de la course.
Arrivée avec batterie à 0%
Malgré la charge de batterie qui s’amenuisait avec le temps, j’ai pu doubler quelques concurrents déjà au ralenti faute de batterie. La consommation de l’énergie restante est devenue primordiale vers les derniers tours et a nécessité une gestion de consommation et de trajectoire précise.
Avec une batterie à 0%, j’ai réussi à franchir la ligne d’arrivée, un exploit que seule une autre voiture a su accomplir. L’équipe a reçu la médaille de bronze pour cet exploit.
Finir une course électrique avec une batterie à 0%, un cas atypique qu’on ne penserait pas possible. Cela ouvre-t-il de nouvelles perspectives pour les courses de véhicules électriques ?