Dans la sphère de la recherche nucléaire, il semblerait que la Chine rêve d’un super collisionneur surpassant l’existant au CERN. Un projet ambitieux et coûteux qui fait tourner bien des têtes mais soulève également des interrogations.

Un ambitieux projet de super collisionneur en Chine

Le physicien israélien fameux, Eliezer Rabinovici, également président du CERN, a semble-t-il ramené de son voyage en Chine des nouvelles grande envergure. Il narre que ses homologues chinois seraient en mesure de concevoir un super collisionneur d’une circonférence exceptionnelle de 100 km. Un projet envisagé pour détrôner le Grand collisionneur de hadrons du CERN, détenteur du record avec ses 27 km de circonférence. Le coût estimé de cette ambitieuse entreprise : 5 milliards de dollars, soit trente-six milliards de yuans.

Du surnom à la réalité : l’usine à Higgs

Cet hypothétique collisionneur, baptisé « l’usine à Higgs », reste pour l’instant à l’état de projet. Si sa réalisation serait une avancée monumentale pour la recherche nucléaire, elle nécessite cependant le feu vert du gouvernement chinois. Un feu vert qui se fait attendre, suscitant un débat hautement inflammatoire au sein des scientifiques et du grand public chinois.

Le débat, une étape nécessaire du processus

En Chine, ce projet suscite de l’enthousiasme, mais aussi des inquiétudes. D’éminents scientifiques chinois, dont le prix Nobel Yang Chen-ning, ont manifesté des réserves, plaidant que la Chine avait d’autres priorités, comme le développement économique et la protection de l’environnement. Mais pour d’autres, à l’instar de Rabinovici, ce projet de super collisionneur dépasse les frontières de l’ambition nationale, pour s’inscrire dans une dynamique de progrès scientifique mondial.

La concurrence européenne

Il convient de noter que la Chine n’est pas la seule à manifester de l’ambition dans ce domaine. En Europe, le CERN a dévoilé son projet de Future Circular Collider (FCC), doté d’une circonférence de 91 kilomètres et dont le coût estimé serait de 20 milliards d’euros, soit quatre fois plus que le projet chinois. Ce projet ambitieux atteste de la volonté constante d’innovation et de dépassement dans le domaine de la recherche nucléaire.

Le futur du super collisionneur chinois

Pour l’heure, l’avenir du super collisionneur chinois reste incertain. Difficile de dire si la construction commencera d’ici trois ans, comme l’espère Rabinovici. Ce dernier, malgré l’absence d’approbation officielle du gouvernement chinois, reste optimiste quant à la réalisation de ce projet. Il souligne les progrès remarquables de la Chine en la matière et le potentiel de chercheurs de renom comme Wang Yifang, instigateur du projet de ce collisionneur.

L’existence future de ce super collisionneur, c’est la promesse d’un bond monumental pour la recherche nucléaire, mais elle soulève également des questions quant à la pertinence de tels investissements par rapport aux autres besoins urgents des pays. Si le défi est technologique, il est aussi éthique : jusqu’où nos sociétés sont-elles prêtes à aller pour pousser les limites de la connaissance ?

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les tendances entrepreneuriales, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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