Le développement de l’intelligence artificielle en Chine se confronte à un défi singulier : aligner les chatbots sur les valeurs socialistes du Parti Communiste. Cette aspiration est bien représentée par l’effort du gouvernement chinois pour créer un chatbot formé à la pensée de Xi Jinping. Ce dernier projet, surnommé de manière humoristique « Chat Xi PT », vise à rivaliser avec les grandes innovations occidentales comme celles d’OpenAI.

Une surveillance stricte pour les chatbots

Le Cyberspace Administration of China (CAC), l’organisme responsable de réguler l’Internet chinois, a dévoilé l’outil destiné à fournir des recherches axées sur la cybersécurité et les technologies de l’information. Ces recherches s’appuient sur sept sources, incluant des bases de données professionnelles et la doctrine officielle de Xi Jinping. Cet outil montre l’affirmation croissante des idées politiques et économiques de Xi Jinping dans le paysage numérique.

Limité à un usage en centres de recherche, ce modèle illustre la mission continue des dirigeants chinois : diffuser les idées politiques de Xi Jinping. En contrôlant rigoureusement les informations véhiculées par ces technologies, la Chine cherche à influencer la perception de la société sur des sujets sensibles.

Une menace pour le récit officiel

Contrairement à leurs homologues américains, les développeurs chinois doivent faire face à de nombreuses restrictions imposées par le CAC. Ce dernier exige que les chatbots « incarnent les valeurs socialistes fondamentales » et restreignent tout contenu subversif. Ainsi, les chercheurs et entreprises chinoises se trouvent dans une situation délicate, équilibrant entre innovation technologique et conformité politique.

Experts et chercheurs, comme Gianluigi Negro et Rebecca Arcesati, notent que les IA génératives posent des risques pour le système social en place en Chine. Le gouvernement craint particulièrement la diffusion d’informations pouvant déstabiliser le pouvoir, d’où cette réglementation stricte. Dans un pays où l’information est contrôlée de manière intensive, entraîner des IA sur des données en anglais comporte certains risques.

Un effort pour gagner en compétitivité

En dépit de ces contraintes, la Chine nourrit de grandes ambitions en matière d’intelligence artificielle. En 2017, des annonces d’État faisaient état d’une volonté de devenir une superpuissance dans ce domaine d’ici 2030. Cette ambition a poussé la CAC à adapter ses règles, comme en témoigne la création d’une base de données publique de 100 millions d’entrées, destinée à soutenir les entreprises et centres de recherche.

Angela Zhang de l’université de Hong Kong souligne que l’évolution des projets de législation montre une prise de conscience du retard accumulé. Toutefois, ce nouvel élan suffira-t-il pour que la Chine rattrape les leaders mondiaux de l’IA d’ici 2030 ? Certains experts, comme Helen Toner, estiment que le retard reste considérable et pourrait entraver les ambitions chinoises.

Résumé Détails
📚 Sources Sept bases de données incluant la doctrine de Xi Jinping
🕵️‍♂️ Surveillance Cyberspace Administration of China régule strictement l’usage des IA
🏆 Objectif Devenir une superpuissance de l’IA d’ici 2030

Les entreprises chinoises bénéficient désormais d’un corpus de « données fiables et de haute qualité » fourni par la Cyber Security Association of China. Ce pas en avant démontre la volonté des autorités d’améliorer la compétitivité de leurs IA tout en conservant un contrôle strict des informations véhiculées.

Si les autorités chinoises veulent atteindre leurs objectifs ambitieux en IA, elles devront équilibrer innovation et contrôle rigoureux. Les États-Unis, de leur côté, observent ces efforts avec attention mais sans grande inquiétude. La Chine parviendra-t-elle à s’imposer dans cette compétition mondiale ou restera-t-elle en retrait face à des concurrents déjà bien établis ? Voilà une question à méditer.

  • Contrôle et surveillance accrus
  • Sources de données limitées mais précises
  • Ambitions de leadership d’ici 2030

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Eva, journaliste avec 15 ans d’expérience dans des médias prestigieux comme Masa Journey et Upsider, est diplômée de l’Université de Tel Aviv et de la Sorbonne. Elle apporte un regard aiguisé sur les tendances entrepreneuriales, enrichissant chaque article d’analyses captivantes. Contact : [email protected].

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