Résumé :
- Une innovation majeure développée par les chercheurs de l’INRAE
- Une langue artificielle reproduisant fidèlement l’anatomie humaine
- Des tests concluants sur plusieurs types d’aliments
- Un espoir concret pour les personnes souffrant de troubles de la déglutition
Le vieillissement de la population mondiale pose de nouveaux défis, notamment en matière d’alimentation. Face à l’augmentation des cas de troubles de la déglutition et autres pathologies liées à l’âge, les scientifiques cherchaient depuis longtemps à mieux comprendre les mécanismes de transformation des aliments dans la bouche. C’est désormais chose faite grâce à cette innovation spectaculaire.
Une prouesse technologique impressionnante
La création de cette bouche artificielle résulte d’une collaboration exceptionnelle entre les chercheurs de l’INRAE et leurs homologues japonais de la Fujita Health University. Le dispositif, dont les résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue Scientific Reports, repousse les limites de l’innovation biotechnologique.
Au cœur de cette invention se trouve une langue en silicone aux propriétés remarquables. Les scientifiques sont parvenus à reproduire avec une précision stupéfiante les caractéristiques de l’organe humain : élasticité, mouillabilité et rugosité. Mais la véritable prouesse réside dans son système de fonctionnement. Équipée de trois cavités qui peuvent se gonfler et se dégonfler grâce à l’air comprimé, cette langue artificielle reproduit fidèlement les mouvements observés par échographie chez l’humain.
Des résultats prometteurs pour l’avenir
Les premiers tests effectués sur différents aliments mous du commerce ont dépassé toutes les attentes. L’équipe de recherche a mis à l’épreuve le dispositif avec trois produits différents : une crème dessert, une mousse au chocolat et un fondant au chocolat. Les résultats obtenus sont particulièrement encourageants, reproduisant avec une précision remarquable les caractéristiques observées dans une bouche humaine.
Les mesures effectuées sur la fermeté, les propriétés adhésives et cohésives, ainsi que la viscosité lors du processus de cisaillement entre la langue et le palais, correspondent parfaitement aux données recueillies in vivo. Cette précision ouvre des perspectives extraordinaires pour l’industrie alimentaire, qui pourra désormais développer des produits parfaitement adaptés aux besoins spécifiques des personnes souffrant de pathologies comme la sarcopénie ou les troubles de la salivation.
L’équipe de recherche ne compte pas s’arrêter là. Les scientifiques travaillent déjà sur l’intégration de la mastication dans ce dispositif révolutionnaire, ce qui permettrait de simuler encore plus précisément l’ensemble du processus de transformation des aliments en bouche.