En novembre 2015, le CNRS annonçait qu’une équipe de chercheurs français avait mis au point une batterie d’un nouveau type technologique. Celle-ci fonctionne aux ions sodium. L’objectif : gagner en efficacité. Maintenant, c’est une start-up qui voit le jour afin de démocratiser le projet : Tiamat.
L’intérêt des ions sodium
Jusqu’à présent, les batteries dites « lithium-ion » comptaient parmi les plus représentées sur le marché. Comme leur nom l’indique, elles fonctionnent grâce à un composant essentiel : le lithium. Malheureusement, celui-ci est relativement rare et coûteux.
Les ions sodium ont quant à eux l’avantage d’être une ressource beaucoup plus courante et moins onéreuse. Ils ont été standardisés dans une batterie au format 18650, après de nombreux efforts commencés au cours de la décennie 1980. C’est une bonne nouvelle pour l’indépendance énergétique française. En effet, le sodium se trouve partout, dans l’eau de mer comme dans la croûte terrestre. Ce n’est pas le cas du lithium, principalement localisé en Argentine, en Bolivie et au Chili. Par conséquent, à performances égales, le nouveau prototype français développé en 2015 sera beaucoup plus intéressant car plus accessible financièrement. Nous vous invitons à revenir sur cette trouvaille :
Ces possibles économies suffisent à intéresser les principales entreprises du secteur. La nécessité de stocker l’électricité issue des sources d’énergies renouvelables devrait capter l’attention des hommes politiques. Cette démarche de développement durable attirera sans doute des acteurs institutionnels bien au-delà des frontières de l’Hexagone. L’avenir des véhicules électriques pourrait également reposer sur les progrès de cette technique.
La batterie sodium-ion a été peaufinée grâce au perfectionnement de la composition de ses électrodes. Six mois de recherche intensive avaient suffi à obtenir des résultats probants en laboratoire dès 2015. Le passage à l’échelle industrielle est, depuis, résolument recherché.
Et Tiamat là-dedans ?
À partir du prototype de 2015, l’enjeu est de faire entrer les nouvelles batteries sodium-ion dans l’usage courant. Pour cela, nos inventeurs mettent en avant leur efficacité. Leur longévité serait supérieure à celle du lithium-ion, de même que leur rapidité de rechargement et, bien sûr, leur coût de fabrication. Limatech, la start-up qui a misé sur le lithium, aura donc de la concurrence.
Tiamat est une start-up née à Amiens et une émanation du prestigieux CNRS via le RS2E² (Réseau français sur le stockage électrochimique de l’énergie). L’institution universitaire détient d’ailleurs des actions de la société : c’est dire si les scientifiques français font confiance aux potentialités de leur découverte. Tiamat doit son nom à une divinité de Mésopotamie se rattachant aux eaux marines. Le clin d’œil au sodium est manifeste.
L’objectif est de produire une batterie à ions sodium satisfaisante pour les industriels à l’horizon 2020. Il s’agira de produits s’apparentant à du haut de gamme et qui ne détrôneront pas immédiatement les batteries actuellement en usage. Avec une durée de vie estimée à 10 années, la nouvelle technologie en passe d’être commercialisée équipera probablement des unités électriques liées aux éoliennes et aux panneaux solaires, mais aussi des bus de ville électriques.
Tiamat a annoncé qu’une voiture électrique jouissant d’une autonomie de 200 km serait entièrement rechargée au bout de quelques minutes seulement. Une promesse qui pourrait bien relancer les moteurs électriques encore peu prisés du grand public. Pour l’instant, le jeune groupe n’a pas de site Internet dédié.
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