« Pensez à l’environnement. N’imprimez ce message que si vous en avez vraiment besoin » : cette mention appelant à l’« éco-attitude » des correspondants est reprise au bas des e-mails de nombreuses entreprises et institutions. Les ressources forestières françaises sont importantes, mais il s’agit de limiter la consommation de papier. À sa façon, la start-up Lexigone va y contribuer, grâce à la digitalisation des contrats et de leur gestion.
Contrat et numérique font bon ménage
Sans contractualisation, les relations commerciales, professionnelles et humaines paraîtraient difficiles, dans notre civilisation largement bâtie sur le droit écrit romain. De plus, la justice aurait bien du mal à se prononcer en cas de litige… Hypothèque, transaction, prestation de service : les occasions sont nombreuses.
Mais il faut avouer que les contrats s’apparentent souvent à une paperasse des plus denses. Clauses multiples, écritures si petites qu’elles en deviennent illisibles, traductions en plusieurs langues, titres à rallonges… Ce sont autant de pages qui s’enchaînent et, les exemplaires étant multiples, de papier gaspillé.
Depuis Toulouse, l’entreprise française Lexigone souhaite faire entrer la contractualisation dans la révolution numérique. C’est effectivement l’un des derniers secteurs de la société française restée au tout papier. Pourtant, il y a de quoi l’automatiser grâce à l’informatique.
Le but n’est pas uniquement de consommer moins de papier, car des gains de temps sont espérés. En effet, la numérisation devrait permettre de mieux appréhender les échéances d’un contrat. La gestion – « contract management » – sera également facilitée par des rappels pour, le cas échéant, pousser les parties à contrôler le respect d’un accord. Mais c’est bel et bien la signature électronique sécurisée qui reste au cœur des préoccupations de cette technologie nouvelle. Plus encore que la question du stockage de façon à ne perdre aucune donnée.
De nouvelles pistes sont actuellement à l’étude. Il y a par exemple la technologie Blockchain, déjà utilisée par le Bitcoin, pour qu’aucun tiers n’ait à intervenir dans la signature d’un contrat. Il pourrait également y avoir une collaboration interactive concernant l’aide à la rédaction de contrats.
L’aventure Lexigone
La start-up Lexigone a vu le jour en mai 2016, grâce à quatre co-fondateurs. Elle a pris la forme d’une SAS. Son directeur financier est Étienne Tronc, alors que le segment juridique est dirigé par Brice Lecrivain, également webmaster. Julien Aubry exerce la fonction de PDG, tandis qu’Olivier Roecker est le quatrième mousquetaire lancé dans l’aventure. Ce n’est pas un hasard si l’entreprise est née dans la région toulousaine. En effet, trois de ses piliers ont travaillé chez Airbus, dans le secteur « achats informatiques ».
Une première version du logiciel utilisé par Lexigone avait été conçue dès la fin de l’année 2015. Le programme a bénéficié courant septembre 2016 du Bizlab, une entité d’accélération des projets liée à EADS. Peaufinée en 2017, cette technologie en ligne vient de séduire Altran Technologies pour un marché avec Airbus.
Les prix varient selon le nombre d’utilisateurs, avec un essai gratuit pour chaque formule. « Solo », « business » ou « entreprise » : les abonnements sont mensuels. L’archivage à valeur probante est valable 10 ans. Chaque signature électronique, facturée en sus, passe par DocuSign.
Sont proposés un annuaire des partenaires, une double authentification, un support illimité, une visionneuse PDF avec balisage, la recherche multi-filtres, les rappels des échéances, la gestion des filiales, un stockage sécurisé sur des serveurs français…
En 2018, le Village by CA (Crédit agricole) toulousain fera office de nouvelle pépinière de start-up pour Lexigone parallèlement au recrutement de 6 nouveaux collaborateurs. Le créneau des contrats étant en pleine expansion, la société devrait rapidement grossir.
- Site web : www.lexigone.fr
- Contact : [email protected]