Pratique

Oui à la lettre recommandée numérique !

Préavis de toutes sortes, dénonciation d’un devis, signature d’un compromis, envoi d’un gros colis, lettre d’avertissement… Dans la vie, le recommandé s’impose en d’innombrables occasions, sans qu’il s’agisse toujours de situations litigieuses. Actuellement, tous les Français ont naturellement le même réflexe : La Poste, un service dont on ne sait plus trop s’il est privé ou public… Mais le marché s’ouvrant à la concurrence et les nouvelles technologies ayant fait leur trou, la lettre recommandée dématérialisée devrait se démocratiser et se généraliser grâce à la start-up AR24.

Une idée simple, mais géniale

La lettre recommandée est conseillée voire obligatoire pour de nombreux événements de la vie humaine. Avec ou sans accusé de réception, elle a cependant un coût – de plus en plus élevé – sans même évoquer la nécessité de se déplacer en bureau de poste. Or, vu les horaires d’ouverture dignes d’une école primaire, ce n’est pas toujours évident quand on travaille… Heureusement, la simplification profite à fond de la dématérialisation, et ce phénomène touche désormais le monde des lettres recommandées. En effet, la société AR24 a lancé en France son concept novateur de lettre recommandée électronique ! Ce n’est pas encore très connu, les gens étant assez méfiants pour l’instant par méconnaissance, mais ce pourrait très rapidement devenir la norme. Voici une présentation vidéo du concept par AR24 :

Malheureusement, les obstacles se multiplient, le groupe La Poste souhaitant jouir d’un véritable monopole. Un monopole très rémunérateur quand on sait que les Français s’échangent chaque année près de 250 millions d’envois recommandés… Pourtant, une législation de 2005 complétée par un décret de 2011 joue en faveur d’AR24 et du recommandé par voie numérique. La LRE (lettre recommandée électronique) n’est cependant juridiquement valable que dans certains cas, de sorte qu’il n’est pas toujours évident de s’y retrouver pour le quidam. Mais cela devrait changer peu à peu, et dans le bon sens ! Même si l’État français détient quasiment les trois quarts des actions de la Poste, et en fait la quasi-totalité si on lui adjoint la Caisse des dépôts et consignations…

AR24 : le nom était tout trouvé

La start-up AR24 a été créée en 2015 par un duo de choc : Clément Schneider et Guillaume de Malzac de Sengla. Leur idée est vraiment née en 2014. Ils se partagent respectivement la direction générale et la présidence de l’entreprise. Cette jeune société par actions simplifiée est officiellement installée à Paris, dans le 8e arrondissement, boulevard de Courcelles. Les deux entrepreneurs ont déjà fondé deux start-up relevant de la tech, après avoir commencé leur carrière dans l’analyse de marché. Cela leur a permis de repérer le créneau de la lettre recommandée électronique qui facilite les formalités des Français, comme l’illustre cette vidéo promotionnelle :

En 2017, l’entreprise AR24 pouvait se féliciter d’une croissance annuelle moyenne avoisinant les 15 % et d’un CA approchant le million d’euros. Les premiers prospects d’AR24 ont été les professionnels du droit, à l’image des notaires et avocats. Fin 2016, une nouvelle loi est venue réglementer en France le marché de la LRE. Elle était censée le libéraliser, mais elle jouerait finalement en faveur de La Poste et du recommandé papier traditionnel en raison des exigences qu’elle fait peser sur le recommandé numérique. À titre d’exemple : un particulier doit obligatoirement consentir à la réception d’un recommandé de type électronique, sans quoi ce dernier n’aura aucune valeur juridique. C’est une limitation énorme.

C’est une affaire à suivre, en espérant que la société AR24 saura tirer son épingle du jeu avec brio… On connaît aussi la propension de La Poste à racheter des start-up potentiellement concurrentes, comme Stuart, alors sait-on jamais pour AR24 !

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