Résumé :

  • Des escrocs se font passer pour du personnel de supermarché sur les parkings avec des uniformes crédibles
  • La technique cible particulièrement les personnes âgées et vulnérables, souvent seules avec leurs courses
  • Le préjudice s’élève déjà à plus de 18 000 euros dans la seule ville de Cannes
  • Un couple d’arnaqueurs vient d’être interpellé après plus de 20 vols documentés
  • Cette technique s’inspire d’une précédente arnaque au chèque refusé qui avait déjà fait plusieurs victimes
  • Les malfaiteurs opèrent principalement aux heures d’affluence des supermarchés

L’imagination des escrocs semble sans limite quand il s’agit de s’approprier l’argent d’autrui. Une nouvelle forme d’arnaque particulièrement vicieuse vient d’être mise au jour sur la Côte d’Azur, touchant plusieurs villes comme Cannes, Antibes, Cagnes-sur-Mer et Le Cannet. Les malfaiteurs ont élaboré un scénario qui joue sur la confiance naturelle accordée au personnel des grandes surfaces, exploitant particulièrement la vulnérabilité des personnes âgées qui font leurs courses seules.

Cette vague d’escroqueries inquiète particulièrement les autorités par son caractère organisé et sa propagation rapide dans la région. Les arnaqueurs ont en effet perfectionné leur technique en s’inspirant d’escroqueries précédentes, la rendant ainsi plus crédible aux yeux de leurs victimes. Les services de police craignent désormais une extension de ce type d’arnaque à d’autres régions françaises, notamment dans les zones touristiques où les personnes âgées sont nombreuses.

Une technique d’arnaque bien rodée

arnaque supermarché

Le mode opératoire des escrocs révèle une organisation minutieuse et une connaissance approfondie des habitudes des consommateurs. Tout commence sur le parking d’un supermarché, au moment où les clients, leurs courses terminées, se dirigent vers leur véhicule. C’est à cet instant précis que les malfaiteurs passent à l’action, choisissant stratégiquement leurs victimes parmi les personnes qui leur semblent les plus vulnérables.

Pour maximiser leurs chances de réussite, les escrocs ont peaufiné chaque détail de leur mise en scène. Ils se présentent souvent vêtus d’une tenue rappelant celle des employés du magasin, parfois même munis de badges falsifiés. Leur apparence soignée et leur attitude professionnelle contribuent à établir un climat de confiance immédiat avec leurs victimes.

L’arnaque repose sur un scénario bien ficelé : une personne se présentant comme employé(e) du magasin aborde la victime avec assurance. Le prétexte est simple mais efficace : une prétendue erreur de caisse en faveur du client nécessiterait un remboursement immédiat. Pour donner plus de crédibilité à leur histoire, les escrocs sont même équipés d’un terminal de paiement moderne, laissant penser qu’il s’agit d’un véritable équipement professionnel.

 

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La suite du stratagème est particulièrement perverse : après avoir demandé à la victime de composer son code sur le terminal prétendument défectueux, le faux employé propose de régler le problème directement en magasin. C’est à ce moment que la carte bancaire est subtilisée, permettant aux malfaiteurs de procéder rapidement à des retraits frauduleux. Les victimes ne réalisent souvent leur mésaventure que plusieurs heures plus tard, donnant ainsi aux escrocs le temps nécessaire pour utiliser la carte volée.

L’enquête et ses rebondissements

L’enquête menée par la sûreté cannoise a récemment connu une avancée significative avec l’interpellation d’un couple résidant à Cagnes-sur-Mer. Cette arrestation fait suite à plusieurs semaines d’investigation minutieuse, incluant l’analyse des images de vidéosurveillance des parkings ciblés et le recoupement des témoignages des victimes.

Les investigations ont révélé l’ampleur des méfaits : plus d’une vingtaine de vols ont été recensés, pour un préjudice dépassant 18 000 euros dans la seule ville de Cannes. Les enquêteurs soupçonnent que le nombre réel de victimes pourrait être plus élevé, certaines personnes âgées n’ayant peut-être pas osé porter plainte par honte d’avoir été dupées.

Le couple interpellé semble avoir agi de manière très organisée, choisissant méticuleusement ses cibles et ses zones d’action. Les enquêteurs ont notamment découvert que les suspects changeaient régulièrement de supermarché pour éviter d’éveiller les soupçons, tout en restant dans un périmètre géographique leur permettant de maximiser leurs chances de fuite en cas de problème.

Cette affaire fait écho à une précédente escroquerie qui sévissait déjà l’année dernière dans les supermarchés de la région. À l’époque, une femme se faisant passer pour la directrice d’un supermarché utilisait le prétexte d’un bug informatique refusant tous les chèques pour extorquer de l’argent aux clients. Elle leur demandait alors de régler une nouvelle fois leurs achats, mais en espèces cette fois, promettant un remboursement qui n’arrivait jamais.

Les enquêteurs ont établi un possible lien entre ces deux affaires, suggérant que le couple récemment interpellé se serait inspiré de cette première arnaque pour élaborer leur propre technique. Cette capacité d’adaptation des escrocs montre leur professionnalisme et leur détermination à exploiter la confiance des consommateurs, tout en s’adaptant aux évolutions des moyens de paiement et des habitudes de consommation.

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