Résumé :
- Les scientifiques ont réussi à fracturer des roches ductiles situées à plus de 10 kilomètres sous terre
- Cette découverte permettrait d’exploiter l’énergie géothermique presque partout sur la planète
- La production d’électricité pourrait être multipliée par 10 par rapport aux méthodes actuelles
- Une équipe de l’EPFL est à l’origine de cette innovation majeure
Imaginez une source d’énergie propre, disponible 24h/24, capable de fournir une puissance électrique jusqu’à dix fois supérieure aux centrales actuelles. Ce qui ressemble à un rêve pourrait bientôt devenir réalité grâce à une découverte majeure réalisée par des chercheurs de l’EPFL. En effet, ces scientifiques ont réussi à percer l’un des plus grands mystères de la géothermie profonde : comment exploiter l’énergie des roches ductiles, ces formations rocheuses malléables situées à plusieurs kilomètres sous nos pieds.
Une source d’énergie inexploitée au cœur de la Terre
Savez-vous que notre planète renferme un potentiel énergétique colossal ? En effet, environ 87% de la chaleur interne de la Terre provient de la désintégration radioactive naturelle de minéraux comme l’uranium et le thorium. Une énergie considérable qui, jusqu’à présent, restait largement inexploitée.
Actuellement, la géothermie traditionnelle se cantonne aux régions volcaniques, limitant considérablement son développement. Mais cette situation pourrait bientôt changer radicalement. L’entreprise Quaise Energy s’est lancée dans un projet ambitieux : forer plus profondément que jamais, jusqu’à une dizaine de kilomètres sous terre, là où les températures dépassent les 500°C.
La révolution de l’eau supercritique
C’est là qu’intervient un phénomène fascinant : l’eau supercritique. Lorsque l’eau est soumise à des conditions extrêmes – plus précisément au-delà de 374°C et 221 bars de pression – elle entre dans un état particulier, ni totalement liquide, ni totalement gazeux. Cette transformation lui confère des propriétés exceptionnelles qui en font un véritable « super-conducteur » de chaleur.
L’eau supercritique combine le meilleur des deux mondes : la densité d’un liquide et la viscosité d’un gaz. Cette combinaison unique lui permet de transporter des quantités d’énergie thermique bien supérieures à l’eau classique, multipliant ainsi le potentiel de production électrique des centrales géothermiques.
Une technologie qui repousse les limites
L’équipe du chercheur Gabriel Meyer de l’EPFL a réalisé une avancée déterminante. En reproduisant en laboratoire les conditions extrêmes qui règnent dans les profondeurs terrestres, ils ont démontré que même les roches ductiles, comparables à du caramel mou sous l’effet de la pression, pouvaient être fracturées pour laisser circuler l’eau supercritique.
Cette découverte, supervisée par la directrice de projet Marie Violay, ouvre des perspectives inédites. Les réservoirs géothermiques supercritiques, situés entre 5 et 10 kilomètres de profondeur, pourraient désormais être accessibles presque partout sur le globe. Malgré les défis techniques considérables liés aux conditions extrêmes de température et de pression, les récentes avancées scientifiques laissent entrevoir une véritable révolution dans le domaine de l’énergie géothermique.
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